Votation – 64% de NON à une initiative trop rigide
Christa Calpini, pharmacienne, ancienne députée PLR | Lorsque je siégeais au Conseil communal de Puidoux, je me souviens d’avoir vu divers projets de construction bloqués à cause de la loi. Il ne s’agissait pas de mettre en route un quartier de villas dans une zone agricole mais simplement, par exemple, de rénover un ensemble de bâtiments existants en mauvais état, propriété de la commune, dans le hameau de Cremières. Notre proposition était raisonnable et de bon goût. Elle faisait suite à une demande citoyenne. La route aurait été un peu élargie et les nouvelles habitations auraient offert des appartements modernes fonctionnels, moins gourmands en énergie que les anciens. Le tout aurait apporté un plus à l’esthétisme du hameau. Le projet n’a malheureusement pas passé la rampe cantonale. Tout ça pour dire que les lois actuelles sont déjà très contraignantes pour les cantons et les communes. En 2012, le peuple suisse a accepté la Lex Weber. En 2013, la loi sur l’aménagement du territoire (LAT). La population a ainsi montré que ce sujet était important pour elle et que la notion de lutte contre le mitage ne devait pas rester un vain mot. Le combat contre l’étalement urbain, le développement durable de l’urbanisation, l’utilisation des zones constructibles et l’effort de préservation des terres agricoles font partie intégrante de la LAT. Le moment n’était donc pas venu d’en rajouter une couche et la population l’a bien compris. Laissons à cette loi un peu de temps pour déployer ses effets et n’imposons pas un gel général et illimité des nouvelles constructions partout. Et ceci, sans tenir compte, ni des spécificités régionales (cantons alpins ou urbains par exemple), ni du fait que certains cantons et communes ont été de bons élèves en gérant bien leurs zones à bâtir et auraient risqué d’être pénalisés. Comme l’a relevé notre conseillère d’Etat, Jacqueline de Quattro, à la lecture des résultats dimanche, le canton de Vaud possède déjà les outils nécessaires pour amorcer les changements et mettre en œuvre l’aménagement du territoire tel que voulu par la population. Avec le vote de dimanche, cela permettra, dans 15 ans, de faire des analyses détaillées et de réévaluer la situation en tenant compte des changements démographiques, des besoins des citoyens et de l’économie. Si l’initiative avait été acceptée, le moratoire aurait été permanent, avec un blocage de tout développement quel qu’il soit, inscrit dans le marbre.