Un RBI utile pour les femmes ?
Milka | On lit tout et son contraire depuis quelque temps sur ce RBI. Même la gauche est divisée sur le sujet. Il est clair que les tenants et aboutissants ne sont pas clairs pour le moment et il paraît judicieux de s’assurer que ce RBI ne remettra pas en cause notre système social qui fonctionne plutôt bien.
Quand j’ai commencé à m’y intéresser, j’ai tout de suite vu un intérêt flagrant pour les femmes. Les femmes au foyer plus particulièrement. Parce qu’il y en a encore, et qui aiment ça, de la jeune génération, oui, oui. J’entends d’ici les réflexions des féministes qui sont scandalisées qu’on veuille remettre les femmes à la maison. Je pense que chacun doit faire ce qui lui plaît et ce qui est le mieux pour lui ou elle et sa famille. Parce quoi qu’on en dise, la femme a toujours été et reste le pilier de la famille. Et ce n’est pas une honte, je trouve même que c’est un honneur. Donc, si certaines jeunes femmes ont choisi de rester à la maison pour s’occuper de leurs enfants, eh bien qu’on leur en laisse la possibilité. Dans ce cas précis, un RBI serait le bienvenu. Et permettrait peut-être aux jeunes papas qui veulent être présents pour leurs enfants de travailler à temps partiel. Ou que chacun des deux ait un travail où il puisse s’épanouir tout en dégageant du temps pour la famille.
Parce que, quoi qu’on en dise, la famille c’est important pour un enfant. Une famille hétéroparentale, homoparentale, monoparentale, mais une famille. Un enfant à qui on donne des règles et un chemin à suivre sera beaucoup plus sécurisé et cela lui donnera certainement de bonnes bases pour prendre son envol par la suite.
Il serait trop facile de penser qu’un enfant ne subit que l’influence de ce qu’il voit à la maison. L’extérieur peut aussi avoir une influence néfaste sur son devenir et il me paraît difficile de suivre ce que fait son rejeton quand on a assumé des heures et des heures de stress au bureau ou à l’usine. Encore une fois loin de moi l’idée de remettre les femmes à la maison mais une plus grande disponibilité avec moins de fatigue permet de déceler beaucoup plus vite ce qui ne va pas et d’encourager au contraire les capacités de son enfant pour l’aider dans ses choix, que ce soit sportif ou artistique. On sait aussi qu’un enfant qui dispose d’un des deux parents pour l’aider dans ses devoirs aura moins de difficultés.
Certains m’ont dit: oui, mais si tu remets les femmes à la maison, les crèches devront fermer! Il me semble que le problème majeur que rencontrent les jeunes parents, c’est de ne pas trouver de crèche justement. Donc personne ne serait au chômage, simplement les jeunes parents choisiraient peut-être une autre solution. J’en oublie le rôle important des grands-parents pour de jeunes enfants. J’entends souvent des collègues dire que les grands-mères de leurs enfants ne peuvent pas les garder parce qu’elles travaillent. Avec un RBI, je suis persuadée que certaines arrêteraient de travailler ou réduiraient leur temps de travail. Donc double effet, les rapports importants entre les générations seraient rétablis et les places laissées vacantes seraient disponibles pour de jeunes mamans qui désirent travailler à temps partiel.
Je sais, je parle plus des mamans que des papas, certaines féministes vont me le reprocher. Il y a aussi des papas qui sont formidables, bien sûr, mais ce n’est pas encore la majorité. Ce sont souvent les mères de famille qui rament et qui doivent tout gérer. Et laissons-leur cela puisque nous n’avons pas encore l’égalité. Elles le font à merveille. J’ai lu il y a très longtemps un article dans lequel un chef d’entreprise disait qu’à compétences égales, il donnerait la préférence à une mère de famille parce qu’elles ont appris à tout gérer en même temps et ne se laissent jamais démonter face à l’imprévu.
En clair, si ce RBI devait avoir un seul intérêt, ce qui n’est pas le cas loin de là, je dirais qu’il est bénéfique en premier lieu pour les femmes au foyer. J’ajouterais une petite chose: en espagnol, femme au foyer se dit «âme de la maison»!