Trois Forellois et un tonneau de Lavaux
Après l’introduction la semaine dernière, le récit en 8 volets est à découvrir en dernière page.
L’histoire nous fait voyager presque 100 ans en arrière, à une époque qui paraît à beaucoup comme faisant partie d’un passé révolu et dont les affres ne nous toucheront plus.
1919, l’armistice, le temps de la démobilisation et de la reconstruction d’une grande partie de l’Europe est en cours: nous vous proposons le regard de Constant Richard, secrétaire municipal de la commune de Forel, convoyeur de bétail à ses heures…
Héros de ce récit, un tonneau de Lavaux et trois Forellois bien de chez nous en charge de quelques vaches à convoyer; pas
Fernandel et Marguerite mais presque !…
Le tonneau y tient un rôle pivot, mais le narrateur nous plonge avec simplicité – et quelquefois naïveté – dans une période trouble de l’Histoire que nous ne voulons ni voir renaître, ni à peine connaître.
Pourtant, entre les lignes de ce voyageur candide, le fossé de l’après-guerre est bien réel. Il y a ceux qui ont pu éviter la barbarie, élevant vignes et vaches, et ceux qui ont été ravagés par le côté le plus noir des Hommes.
Pas de réflexion profonde sur le pourquoi-du-comment dans ce récit, tout au plus une brève incursion de trois compères aidés de quelques poilus au cœur d’un monde dévasté durant un peu plus d’une semaine. Un regard décalé sur une livraison de bétail à Verdun… avant de retourner à la fenaison.
L’intérêt du récit repose tout entier sur ce décalage. Décalage de regard et décalage de vie; deux mondes géographiquement proches et pourtant à des lieues d’avoir vécu la même période. Un gouffre qui s’ouvre régulièrement au gré des événements internationaux, un gouffre qui demande que l’on y jette un œil attentif… au lieu de faire un grand pas en avant.
Bonne lecture!