Transition énergétique
Les opposants à la stratégie énergétique 2050 tentent, comme à leur habitude, de susciter l’angoisse dans la population. Ils présentent des coûts surévalués; ils agitent le spectre de la pénurie, déjà si souvent évoquée et jamais survenue. Mais la droite dure se trompe de peurs. Ce qui est réellement effrayant, c’est la technologie nucléaire. Les dangers en sont évidents et immédiats en cas d’accident tels ceux de Fukushima et de Tchernobyl. Des milliers de morts, des centaines de milliers de personnes déplacées. A plus longue échéance, ce sont des milliers d’autres hommes, femmes et enfants atteints de cancers à formes multiples. Telle est la réalité vécue par les victimes de catastrophes nucléaires. La probabilité est faible, certes, mais lorsqu’elle se réalise, les conséquences portent sur le long terme. Le temps durant lequel les isotopes radioactifs sont agissants est mesuré en «périodes», soit la durée pendant laquelle leur radioactivité est réduite de moitié. Le césium 137, par exemple, avec une période de 31 ans ne deviendra anodin qu’après 300 ans. Quant au plutonium, il ne perdra de sa nocivité qu’après… 240’000 ans; c’est à peu près l’âge de notre humanité, celle de l’Homo sapiens! Autant dire qu’il est illusoire de «gérer» sur le long terme ce type de déchets issus des centrales atomiques. Bel héritage pour nos petits-enfants! Voilà de quoi il faut vraiment avoir peur!
Le temps est maintenant venu de tourner le dos à la funeste parenthèse nucléaire, dépassée, déficitaire et aux effets nocifs à si long terme. Avec la stratégie 2050 au contraire s’ouvrent des perspectives d’innovation énergétique, pourvoyeuses de places de travail, enthousiasmantes pour la recherche scientifique. Selon la Société suisse pour l’énergie solaire, une surface de panneaux solaires représentant 3,6 fois la Suisse couvrirait l’équivalent de la consommation énergétique mondiale. A Oron, le chemin de la production durable a été pris avec l’installation de biogaz à Palézieux, soutenue par les autorités dans le cadre d’un projet de partenariat. Tels sont les horizons de création et d’invention qui s’ouvrent enfin avec un oui massif le 21 mai prochain.
Jean-Luc Kissling – Conseiller communal, Oron