Tennis – La passion et le courage d’y croire
Tess Sugnaux enlève le titre de championne suisse de tennis
Gil. Colliard | Dimanche 16 décembre, Tess Sugnaux, la jeune sportive de Granges-Marnand a gagné son premier sacre de championne suisse de tennis chez les actifs. Une belle revanche après une période difficile et un titre qui récompense un gros travail, la passion et le courage d’y croire. Encore éblouie et contente de se retrouver sous les projecteurs du succès, c’est avec un sourire qui illumine son visage que Tess Sugnaux nous offre quelques instants pour une rencontre au Tennis Centre Fairplay, à Puidoux, où elle vient, entre autres lieux, s’entraîner avec son ami et soutien Julien.
Le Courrier: Depuis quand pratiquez-vous le tennis ?
Tess: J’ai commencé un peu par hasard, à l’âge de 8 ans, j’ai remplacé mon frère lors d’un cours et j’ai été conquise. J’ai très vite aimé la compétition. A 9 ans et demi, je suis arrivée en finale aux championnats vaudois. A 10 ans, je suis entrée dans les cadres nationaux. Là, l’entraînement est devenu plus intense. Après mon premier titre de championne suisse junior, à 14 ans, j’ai partagé mon temps entre la scolarité en matinée et l’entraînement l’après-midi. J’ai encore ainsi gagné ce titre à 16 ans et 18 ans.
Le Courrier: Votre dernier titre remonte à 2013. Quel a été votre parcours jusqu’à ce nouveau sacre?
Tess: A 16 ans, j’ai commencé les tournois internationaux en catégorie adultes et j’ai connu mes premiers résultats encourageants qui m’ont motivée à me lancer à 100% dans cette voie. L’appui de Sonny Kayombo, mon entraîneur, m’a permis d’obtenir de bons résultats. Cependant, le financement et la recherche de sponsors, malgré l’aide de mes parents, s’avèrent difficiles. Un budget annuel confortable représente Fr. 100’000.-. Je me débrouille avec un quart de celui-ci. Je ne peux plus m’offrir les services d’un entraîneur. Le tennis au niveau international est un job à plein temps avec environ 25 à 30 semaines par an en voyages. L’entraînement représente 5 à 6 heures par jour. Mais c’est une formidable expérience de vie et une chance de pouvoir vivre sa passion.
Le Courrier: comment avez-vous vécu cette année jusqu’à votre victoire?
Tess: 2018 a très mal débuté avec une blessure à l’épaule, des finances qui m’ont fait vivre au jour le jour. Heureusement, mon envie était intacte, mon entourage m’a encouragée, le Fairplay de Puidoux m’a offert les terrains pour m’entraîner. Six semaines avant le championnat, je me suis tordu une cheville et je n’ai pas pu faire un entraînement complet. J’appréhendais la rencontre.
Le Courrier: Vous avez finalement décroché la première place!
Tess: Dès la demi-finale, j’ai senti que mon niveau de jeu était bon. En finale, face à Fiona Ganz (Embrach), j’ai mobilisé toutes mes ressources et j’ai réussi à prendre le dessus (6-4 6-7 6-1). Je savoure cette victoire qui conclut magnifiquement cette saison plutôt cahoteuse. Une belle revanche et un formidable encouragement.
Le Courrier: Quel sera le programme pour la suite ?
Tess: Aujourd’hui, je suis classée 530e au niveau mondial, mon objectif est de monter dans ce classement, en espérant jouer un grand Chelem en 2020. Le 21 janvier, je serai à Andrezieux en France pour mon premier tournoi international de 2019. Grâce à ce titre de championne suisse, des portes commencent à s’ouvrir. Le groupe Léguriviera va sponsoriser plusieurs tournées de 3 à 4 semaines hors Europe.
Félicitations à cette jeune sportive, appréciée pour son caractère agréable, méritante, qui a su, malgré les aléas, trouver la force d’y croire et de tenir bon. Si vous avez envie d’apporter votre appui à la relève du tennis suisse, un repas de soutien pour Tess est organisé le samedi 23 février, dès 18h30, au Battoir de Granges-Marnand.
Repas de soutien: Fondue chinoise. Fr. 75.-/personne. Enfant jusqu’à 10 ans gratuit.
Info et inscription: 079 241 21 69 – jumien.gabriel@bluewin.ch