Ropraz: une chevauchée…
François Landolt | Rainer Maria Rilke, éternel nomade, toujours en quête inquiète, aimant la beauté, la perfection, un impossible absolu, conscient du sort de l’Homme et résigné devant son état de mortel, finit sa vie en voulant connaître toutes les affres d’une mort douloureuse après avoir enfin trouvé une sorte de paix et écrit son chef d’œuvre: «Les Élégies de Duino». Il est largement traduit en français, langue qu’il utilisait lui-même dans ses écrits; et son empreinte est si profonde en Suisse, notamment en Valais et dans le Pays-d’Enhaut, que nous avons choisi de le faire entendre par des textes attendus, mais aussi d’autres peu connus, qui ont accompagné sa vie tourmentée et la forme de paix qu’il avait trouvé avant sa mort, si en phase, pourtant, avec ses tourments.
Présentation du Projet
«Reiten, reiten, reiten… chevaucher, chevaucher, chevaucher… le jour, la nuit, le jour… et le cœur est si las, la nostalgie si grande…» Rainer Maria Rilke quitte à 21 ans la Prague «allemande» de sa jeunesse et, sensible et instable, poursuivi par le profond sentiment de la finitude de l’Être, il ne s’arrêtera plus. Il chevauche. Et nous chevauchons avec lui et avec le Cornette Christoph Rilke von Langenau, en quête de l’Inconnu trop connu, dans un Monde angoissant, sans vrai repère, sans vrai amour. La nuit et le jour se ressemblent. Rilke voyage inlassablement, il vit au vrai sens du terme, (er erlebt das Leben), en route vers la mort qu’il sait inéluctable, il s’emplit de visions, d’impressions, de rencontres… Et il écrit, il raconte, «car les vers ne sont pas faits, comme les gens le croient, avec des sentiments – ceux-là on ne les a que trop tôt – ils sont faits d’expériences vécues.» Comme le Cornette Christoph Rilke, Rainer Maria Rilke connait la Mort alors qu’il a à peine trouvé une forme d’apaisement, un lieu d’accueil et un amour qui l’emplira. Muzot, Merline, Balthus, Pierre, la mort est inéluctable. Rilke les perdra.
Intentions de mise en scène
Une scénographie d’Infini. Pas d’endroit où vraiment s’installer. Pas de lieu de repos. Un acteur, deux actrices, nous mèneront au bout du chemin que j’imagine en nous faisant entendre souvenirs de jeunesse puisés dans les Histoires pragoises, réflexions, lettres, poèmes en prose, témoins de la vie et de la mort du poète Rilke. Le cheminement sera scandé par les strophes de «La mélodie de l’amour et de la mort du Cornette Christoph Rilke», si prémonitoires de l’existence du poète lui-même. Voici la trame du spectacle. Une discrète illustration musicale là où elle me vient en travaillant sur le sujet, soutiendra l’avance de Rainer Maria Rilke vers l’apaisement et l’accomplissement qu’il espère. La langue allemande ne sera pas absente, souvent en «off», parfois dite lorsque Rilke et Merline Klossowska mêleront leur langue maternelle à leurs échanges épistolaires en français.
Tournée 2017
Ropraz
Vers la Chapelle du 22 au 25 juin à 20h30
Romont
Musée du Vitrail 28 juin à 20h30
Rossinière
La Placette 30 juin au 2 juillet à 20h30
Montricher
Fondation Jan Michalski 5 juillet à 20h30
Pully
Esplanade du Prieuré 7 au 9 juillet à 20h30
Veyras
Place de l’Église 14 au 16 juillet à 20h30
Lausanne
Fondation de l’Hermitage 21 au 23 juillet à 20h30