Puidoux – Ma-gni-fi-que…! Ma-gi-que…!

Vue d’ensemble de toutes les classes de cinéastes
Festival du film des 28 et 29 juin
Jean-Pierre Lambelet | Ce que les classes de l’Etablissement scolaire primaire et secondaire du Centre de Lavaux (EPSCL) ont proposé aux travers de la création complète de 61 films est tout simplement extraordinaire au sens littéral du terme! Si j’étais un cinéaste professionnel, je m’en serais voulu de ne pas être présent pour visionner ces films qui fourmillaient d’idées, d’imagination débordante, de couleurs, de clins d’œil, de fraîcheur, de moments vrais, de sentiments allant de la peine à la joie, d’ouverture sur l’autre. Bref, tout ce qui ferait un grand bon film… Le festival étant orienté sous le thème de «construire ensemble», les élèves de la 1re à la 11e année Harmos ont vraiment construit des scénarios tellement variés que chaque film de 2 à 7 minutes était une découverte attendue avec impatience. Mais pour qu’un festival se déroule parfaitement, il faut des têtes pensantes, des décideurs, des bénévoles, des infrastructures, quelques moyens financiers et surtout un enthousiasme contagieux. Il faut dire que le site scolaire du Verney se prête parfaitement pour une réalisation de ce genre avec toutes les salles de classes à disposition qui servaient de salle de projection, la grande cour centrale qui était un peu la Croisette du festival de Cannes pour déambuler en toute décontraction et la salle de sport Forestay pour la cérémonie de clôture avec la remise des Claps d’Or aux lauréats. Et le tout était juste assez grand pour accueillir les 3 à 4000 personnes qui ont assisté à ce festival sur 2 jours! Impressionnant! Il suffit de demander aux sociétés locales présentes avec des stands de boissons et de nourriture combien de temps elles ont pu tenir avant que tout soit vendu…!
On y était bien dans la plaine du Verney…
Il y avait aussi des animations musicales par des musiciens, la Fanfare de Puidoux, le chœur des Ruvines dirigé par Amandine Rapin et Pierre-André Di Natale et Les Inchoeurigibles dirigé par Jean-Luc Dutoit. Mais, qui dit festival, dit «palmes d’or». Comme à Puidoux, on est un peu haut pour avoir des palmiers, il fut distribué des Claps d’Or sous la forme de 6 coups de cœurs décernés par un jury composé de 2 enseignantes, de 2 cinéastes de l’Ecole cantonale d’Art de Lausanne (ECAL) et de Danielle Wenger responsable du cinéma de Chexbres comme présidente.
Les 6 coups de cœurs du Jury
«Une école de toutes les couleurs» classe 1-2 P du collège du Genevrey à Grandvaux.
«Dans la boîte» classe 3-4 P du collège de Puidoux-Village.
«Un film peut en cacher un autre» classe 5P du collège des Ruvines à Cully.
«Les heures de poisse» classe 8 P1 du collège des Ruvines à Cully.
«Caméra casier» 9 VG3 du collège du Verney à Puidoux.
«Le train de la vie» 11 VP2 du collège du Verney à Puidoux.
Et pour finir en beauté, les élèves des classes terminales ont pu se défouler lors du bal du festival où ces jeunes messieurs et ces jeunes dames sont venus habillés en complet veston et belle robe… La classe! A voir le large sourire des organisateurs, des enseignants, des parents, du public et surtout des élèves, ce festival a marqué les esprits et les cœurs avec un bilan 5 étoiles et, pourquoi pas, dans le futur, une nouvelle édition?
Un collège en fête
Pierre Dominique Scheder, psychopédagogie | J’avais 20 ans en mai 68. La rêv-olution était programmée pour la rentrée d’automne. On inventait des bureaux, des rues, des usines, des écoles avec des lundis au soleil dans le cadre féérique d’une semaine d’au moins quatre jeudis. Donc quand «l’EPSCL fait son cinéma» et nous propose de partager deux soirs de fêtes avec de chouettes performances musicales, visuelles et artistiques, alors «Ya! D’accord!» Enfin une école qui ne barbe pas papa! Avec un piano et une batterie dans la cour, avec les Paysannes vaudoises qui offrent des crêpes, avec des gamins-charlots qui courent dans les couloirs sans se faire engueuler, avec des enfants, fardés de malice, qui s’aiment à la Prévert. Bref, voici une école où la créativité époustouflante de nos gosses reprend la première place plutôt que d’être étranglée dans le goulet du cinq de moyenne des voies pré-gymnasiales écartant de la culture les meilleurs d’entre nous. Sauf que d’être exceptionnelle, une telle manifestation devrait être la règle. L’école se doit d’être intégrée dans une politique communale socioculturelle active. «Il faut absolument ouvrir l’école sur la cité et la cité sur l’école. Celle-ci peut jouer le rôle d’agora» dit un ami municipal éclairé. «L’enfant, père de l’homme» selon Jean Piaget, pourrait prendre l’adulte par la main et le conduire loin de ses conformismes étouffants vers un chemin de joie et de véritable libération. Quoiqu’il en soit: vive les vacances… et bon été à tous!

La chorale dirigée par Jean-Luc Dutoit et composée des Inchoeurigibles du Collège du Verney et du chœur du Collège des Ruvines (Cully)

La «déléguée» de la classe 1-2P qui a gagné un Clap d’Or

Le représentant d’une classe lauréate, Danielle Wenger présidente du jury et l’animatrice Odile Cantero

Projection dans une classe

Dans la salle Forestay lors de la cérémonie des Claps d’Or

Vue d’ensemble de toutes les classes de cinéastes