Philippe Hervieu  |  Cette année encore, ce sont tout naturellement les SUV et autres crossovers, plus hauts sur pattes que les berlines, qui ont alimenté une bonne partie des nouveautés exposées à la 87e édition du Salon de Genève. Pour la bonne raison que cette catégorie-là est la seule, au plan européen et mondial, à avoir le vent spécialement en poupe. A telle enseigne que sur notre continent, une voiture neuve sur quatre est un SUV ou un crossover.

Néanmoins, comme il faut de tout pour faire un monde et que les besoins en mobilité peuvent être radicalement différents d’une personne utilisatrice à une autre, de nouvelles petites citadines et de puissantes berlines sont aussi de la partie. Et même quelques coupés signés de marques généralistes, ce qui n’est plus guère fréquent. Un constat réjouissant, tant il est vrai que ces silhouettes à vocation plus hédoniste que besogneuse, comme les cabriolets, incarnent le mieux un «plaisir automobile» qui n’a plus forcément bonne cour.

Bref, avec les «supercars» siglées aux noms des marques les plus prestigieuses, la poignée des rares carrosses contemporains au luxe inouï et les concept-cars en tous genres, la présente édition du Salon de Genève réunit clairement ce qu’il y a actuellement de mieux sur cette planète en matière de mobilité individuelle.

Mais les temps changent, et les exposants du Palexpo se font aussi largement écho de la mutation en cours. Où le moteur à explosion perd peu à peu de son importance face à des solutions plus propres. Alors que simultanément, des aides à la conduite toujours plus performantes sécurisent l’acte de conduire, prélude à la révolution qui devrait voir le conducteur s’effacer progressivement devant l’intelligence artificielle… Bref, en rassemblant en un seul lieu  tout ce qui fait l’intérêt, la richesse et l’avenir de l’automobile, ce 87e rendez-vous entre Genève et l’industrie automobile est donc assurément l’une des meilleures fêtes organisées en son honneur. Pour le plus grand plaisir de ceux qui y sont attachés.