Nos amis les animaux du Zoo – Le lion des arbres
Luc Grandsimon| Le tamarin lion à tête dorée (Leontopithecus chrysomelas) fait partie des primates et plus précisément des Cebidae. Originaire du Brésil, il est présent à l’est du pays, au centre et au sud du littoral de l’Etat de Rio de Janeiro. Il est de la même famille que les ouistitis. Son autre nom, «singe-lion à tête dorée», lui viendrait d’Antonio Pigafetta, le rapporteur du voyage de Fernand de Magellan. Lors de la découverte de cet animal, celui-ci l’a décrit comme «un joli chat semblable à un petit lion». Cet animal a d’ailleurs servi d’animal de compagnie à certaines baronnes ou reines, multipliant ainsi son braconnage.
Il y a en tout 4 espèces de tamarins, facilement identifiables à leurs fourrures. Le tamarin lion doré (Leontopithecus rosalia), le tamarin lion à croupe dorée (Leontopithecus chrysopygus), le tamarin lion à tête dorée (Leontopithecus chrysomelas) et le tamarin lion à face noire (Leontopithecus caissara). Ce qui est remarquable c’est que ces mammifères ont été découverts très tardivement. Le dernier le fut en 1990. Sa découverte, d’ailleurs, est malheureusement liée à la déforestation, le cataloguant directement comme espèce menacée dans l’UICN.
Une couleur de fourrure pour chaque espèce
«Nous avons le tamarin lion à tête dorée depuis maintenant 15 ans. Notre couple actuel est présent depuis deux ans. Il provient d’un éleveur en Suisse allemande, M. Spira d’Heichberg. Cet éleveur était spécialisé dans l’élevage de petits primates. Le tamarin lion à tête dorée possède une fourrure noire sur tout le corps sauf sur la tête qui elle, est de couleur dorée. Le tamarin lion à face noire est l’exact opposé au niveau couleur de celui qui est au zoo» nous explique le directeur du Zoo de Servion, Roland Bulliard. Le tamarin lion doré est entièrement doré et le tamarin lion à croupe dorée est entièrement noir et n’a que la base de la queue et les surfaces externes et internes au niveau du fémur qui sont de couleur dorée. Le tamarin à tête dorée mesure 30 cm pour un poids allant jusqu’à 700 g. Son espérance de vie est d’une quinzaine d’années.
Un régime omnivore
Ces petits singes sont principalement frugivores. Cependant, à l’aide de leurs bras longs et fins, ils peuvent capturer les insectes et les larves sous l’écorce afin de compléter leur repas de protéines. «Une de leurs particularités est qu’ils ne synthétisent pas la vitamine D. Nous leur en ajoutons dans les repas.»
Ils ne descendent que rarement (ou jamais) des arbres, ce qui a posé un problème lors de la découverte de l’espèce tamarin lion à face noire. En effet, du fait qu’ils ne pouvaient se déplacer qu’en forêt, ils restaient confinés dans le même périmètre entraînant une consanguinité de l’espèce. Une association a acheté des terrains aux agriculteurs, permettant de créer des cordons boisés pour relier les forêts afin que ces animaux puissent se déplacer et rencontrer d’autres groupes de tamarins. L’opération «Compte à rebours 2015» vise à faire passer la population à 2000 individus. Cette espèce est si menacée qu’elle est devenue, à l’instar du panda pour la Chine, l’animal symbolisant la protection de la nature au Brésil.
Une éducation familiale
Comme chez beaucoup d’espèces, il y a un couple dominant dans la colonie. En revanche, pas d’inhibition chez les femelles de la colonie, qu’elles soient subordonnées ou filles âgées de la dominante. Leurs cycles ovariens ne changent pas et peuvent dans le cas d’une mort accidentelle de la femelle dominante reprendre leur rôle. «Nous avons eu beaucoup de reproduction au zoo. Tous nos tamarins lion à tête dorée font partie du programme de conservation de l’espèce. La mère ne donne que la tétée, ce sont les frères et les sœurs ainsi que les autres membres de la colonie qui élèvent les petits. Il y a généralement deux petits par portée.»