Népotisme
Georges Pop | Depuis quelques semaines, à la lumière de l’affaire dite du «PenelopeGate», le mot népotisme éclot régulièrement dans la presse et les médias français et romands. Le vocable désigne une forme d’inconduite qui consiste à user ou abuser de son influence ou de son autorité pour procurer des avantages, par exemple pécuniaires, à des personnes de sa famille. Dans le cas de François Fillon, peu importe que la pratique soit légale ou non ou que les emplois, grassement payés, accordés à sa légitime et à sa progéniture soient réels ou fictifs, il s’agit bien là d’un cas éclatant de népotisme. Le terme fut emprunté à l’italien nepotismo, dérivé de nepote qui voulait dire «neveu». Il fut un temps, au Moyen-Age et jusqu’à la Renaissance, où les papes et d’autres ecclésiastiques de l’Eglise romaine faisaient des enfants qu’ils présentaient parfois comme leurs neveux et à qui ils accordaient sans vergogne charges et privilèges. Le mot a fini par quitter le cercle uniquement ecclésiastique pour embrasser tous les tripotages exécutés indélicatement au profit de ses proches. Lorsque l’on sort de la sphère étroite de la famille, on ne parle cependant plus de népotisme mais, selon les circonstances, de copinage. Un vocable qui dérive évidemment de copain, résultant du vieux français compain, autrement dit le compagnon qui était celui avec qui on partageait son pain (en latin cum = avec et panis = pain). Le copinage consiste par exemple à offrir inéquitablement une besogne rémunérée à un pote ou une connaissance par gratitude, flagornerie ou pour s’en attirer ultérieurement les faveurs et les subsides. Le copinage est-il moins amoral ou déloyal que le népotisme? Par forcément! Mais ce qui est sûr, c’est que sous nos décentes latitudes, il est bien mieux toléré. Pas vrai?