Musée cantonal des beaux-arts (MCBA): Sandrine Moeschler révolutionne l’accès au musée
CR | Permettre à tout un chacun d’expérimenter la visite d’une exposition d’art en survolant les obstacles à la culture, tel est l’objectif de Sandrine Moeschler, médiatrice au Musée
cantonal des Beaux-arts (MCBA). Cette année, elle lance un projet pilote avec un groupe d’aînés à la passion contagieuse.
Survoler les obstacles
Des moyens existent dans le but de rapprocher le public des musées: visites commentées, ateliers créatifs pour enfants. On connaît le succès de la Nuit des Musées et du samedi mensuel gratuit. Sandrine Moeschler, médiatrice d’art au MCBA, propose de nouvelles formules pour rendre le musée accessible à ceux qui le souhaitent, créant des conditions permettant de survoler les obstacles, notamment l’obstacle symbolique, à la culture. Elle optimise également l’accès aux handicapés et personnes à mobilité réduite. Destinés à un public toujours plus diversifié, des projets sont en cours par le biais d’associations culturelles et sociales. Comme par exemple, faisant partie du processus d’intégration de l’EVAM (Etablissement vaudois d’accueil des migrants), des visites avec groupes d’apprenants adultes migrants.
Récemment, un groupe composé de sept nationalités prenait part à la visite de l’exposition en cours, Magie du paysage russe. Sandrine Moeschler écoutait avec beaucoup d’intérêt les observations et impressions des migrants à partir desquelles elle écrivait les tableaux. Elle créait des liens entre représentation des œuvres et origines des personnes présentent. «Offrir des conditions dans lesquelles les visiteurs se sentent confortables et bienvenus; rendre le discours accessible: c’est sur l’obstacle symbolique que la médiation doit travailler le plus. Certaines personnes viennent au musée pour la première fois», nous dit la médiatrice.
Passeurs de culture
Un projet pilote, qui tient à cœur l’historienne de l’art, consiste à former puis propulser «des passeurs de culture». Une révolution à l’accès au musée! Recrutés avec la collaboration de Pro Senectute, vingt aînés passionnés en sont les acteurs durant une année. La démarche intègre la dimension intergénérationnelle avec l’intervention de cinq étudiants en histoire de l’art, portant la même casquette. Préalablement éclairé en réunion sur l’exposition en cours, chaque passeur emmène à la découverte son entourage – famille, amis, connaissances – dans les salles du MCBA. Le senior ne remplace pas le guide habituel mais ouvre la discussion avec son groupe s’exprimant sur les œuvres. Après deux expositions sur trois que compte l’agenda 2014, le succès est réjouissant.
Sandrine Moeschler, ravie: «Les aînés sont dotés d’une belle énergie, d’un dynamisme magnifique. Cette activité leur permet de transmettre une passion contagieuse, de valoriser leurs intérêts.»
En ce moment au MCBA, l’exposition Magie du paysage russe montre des chefs-d’œuvre de la Galerie nationale Trétiakov de Moscou. Organisée à l’occasion du 200e anniversaire des relations diplomatiques Russie-Suisse, elle est visible jusqu’au 5 octobre 2014. Et vaut la peine d’être vue.
MCBA – Palais de Rumine
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