Mézières: meilleurs voeux, Madame Zuber
Martine Thonney | Une après-midi animée, intéressante et chaleureuse chez Georgette Zuber: on l’a vécue et c’est à refaire! En effet, à l’occasion de ses 95 ans (on n’y croit pas encore), la jubilaire a accueilli Anne-Françoise Jordan et la soussignée qui venaient la féliciter au nom de la paroisse du Jorat. Sans lunettes, à notre arrivée, notre hôtesse lisait «La Feuille»…
Nous avons bavardé et évoqué toutes sortes de situations, d’endroits, de personnages que Madame Zuber au cours de sa longue vie a vus et côtoyés. Passionnants furent les souvenirs avec une mémoire impressionnante des
lieux, des dates et des noms, toujours dans l’enthousiasme. L’envie de travailler et de bien faire les choses fut de tout temps son moteur. Georgette née le 6 décembre 1921 et son frère Jean-Daniel ont grandi à Ecoteaux. Leurs parents, Fritz Ecoffey de Bramafan à Vulliens et Clara Ecoffey née Cavin de Vulliens également y avaient acheté un petit domaine à leur mariage. Après deux ans passés en Suisse allemande, Georgette se voit bien dans la vente. Chose faite, dans diverses boulangeries aux alentours de chez elle (Oron, Grandvaux, Lausanne). Puis l’envie d’apprendre l’art du service dans un restaurant la tenaille. Chose possible à Echallens, puis à Crans-Montana pendant deux ans. L’appel de la plaine et du Jorat(?) est le plus fort: la revoilà à Ecoteaux. Son futur mari, Henri Zuber, était boulanger. Les parents Ecoffey achètent alors le bâtiment abritant boulangerie et café à Mézières et c’est ainsi que ce commerce «Café du Jorat» devint leur domaine vers 1950. La tournée de livraison du pain à Ferlens se faisait avec une «carriole» attelée à un chien, bricolée et bien pensée par le charron local, Raymond Chappuis. Ce convoi fut abandonné un peu plus tard. L’achat d’une voiture, certes moins pittoresque mais plus pratique prit le relais. Quelques années plus tard, Georgette et son mari louèrent le Café du Tunnel à Lausanne, puis achetèrent le Relais de Bressonnaz. Madame Zuber a aussi beaucoup aidé son fils François dans l’exploitation des cantines. Elle a eu le chagrin de perdre trop tôt ce fils, lui qui avait été choisi pour gérer le nouveau restaurant de la place d’Armes flambant neuve de Bressonnaz. C’est donc elle et sa belle-fille Monique qui y ont organisé l’ouverture et oeuvré pendant plusieurs années.
Il y aurait tant de choses à raconter… Maintenant, veuve depuis seize ans, Madame Zuber vit chez elle, à la Biolaire. Son petit-fils Jean-Daniel Héritier, ses arrière-petits-enfants et sa famille l’entourent et elle en est reconnaissante. Elle qui a toujours vécu avec du monde en cuisine, en salle, au café, en famille, aime par beau temps venir au village et faire causette. Nos meilleurs voeux et félicitations l’accompagnent.