Mamie au cœur d’or, Claire-Lise Dufey s’en est allée
Gil. Colliard | Mercredi 20 juillet, le temple de Palézieux n’était pas trop grand pour accueillir tous ceux et celles qui étaient venus rendre un dernier hommage à Claire-Lise Dufey, des Thioleyres, emportée dans sa 66e année par la maladie.
De la maison à la ferme, elle accomplissait toutes les tâches
Attachante, pleine de vivacité, Claire-Lise Stucki, l’aînée de trois enfants, a grandi dans la ferme familiale à Carrouge où elle a suivi son école. Puis très vite, elle s’est mise à l’ouvrage en occupant le poste de réceptionniste auprès d’un dentiste, travaillant ensuite comme vendeuse dans un magasin de produits laitiers, avant de faire du bobinage dans l’usine de Siemens-Albis à Palézieux. C’est au cours d’une «bastringue» que la jeune femme a rencontré Willy Dufey, celui qui dès lors allait partager sa vie. Le mariage fut célébré en octobre 1972. Petit à petit la famille établie dans la ferme familiale du Verney aux Thioleyres s’est agrandie. Serge, Patricia, Pascal et Marina ont rempli la maison de leur jeune vie. Cette maison où Claire-Lise accueillait aussi les enfants du voisinage qui venaient y jouer et les neveux et nièces qui y passaient leurs vacances. Courageuse, elle s’attelait à toutes les tâches, autant à l’intérieur qu’à la ferme, n’hésitant pas à conduire le tracteur. Alors qu’elle laissait bien volontiers le jardin à sa belle-maman, elle aimait cuisiner. Préparer un repas pour une cinquantaine de personnes ne l’effrayait pas. Dévouée, elle a confectionné, avec sa belle-maman, des quantités de tourtes pour la Foire aux oignons, pour les mariages et pour tant d’autres occasions. Elles avaient ses spécialités: les merveilles et le fameux gâteau aux noisettes, le gâteau Nom de D… ainsi nommé alors qu’énervée en le cuisinant, elle avait laissé partir ces quelques mots qui avaient baptisé la pâtisserie.
La générosité de s’impliquer et de penser aux autres
Aimant le contact, elle s’est impliquée activement au sein de sa commune en étant membre du Conseil général, puis secrétaire et présidente. Elle a également fait partie de la Société des paysannes où elle a été pendant de nombreuses années au comité. Elle s’occupait d’organiser les courses. Bricoleuse, créatrice et artiste, elle s’adonnait tant à la peinture sur bois qu’à la couture, n’hésitant pas à coudre un superbe drapeau aux couleurs des cantons romands pour la Fanfare montée du Chablais, pour qui elle était un peu «la maman». Claire-Lise avait ce don et cette gentillesse d’apporter, en toute simplicité, de bonnes choses qui réchauffaient les cœurs. Les enfants grandissant, elle a repris un travail de vendeuse à la Boulangerie Duvoisin à Servion puis à La Claie-aux-Moines, son magasin où elle se sentait bien. Puis le temps des petits-enfants est arrivé avec Loïc, Charline et Malorine, ses rayons de soleil, pour lesquels elle avait une solution à tous les bobos, sans pour cela toujours user de son autre don qui lui avait été donné: celui de rebouteuse.
En 2013, elle a entamé avec courage son combat contre la maladie. Sans se plaindre, elle a subi les traitements pénibles, restant à la maison, à l’exception de six semaines à l’hôpital en 2015 pour une fracture à l’aine. Elle a pu profiter un petit peu de son joli appartement, dans l’habitation rénovée, et surtout de son balcon qu’elle avait tant désiré. Le 20 juin, son état s’étant aggravé, elle fut conduite à l’hôpital où, le samedi 16 juillet, elle s’est éteinte. A sa famille et à ses proches, nous adressons nos sincères condoléances.