Milka  |  Encore un premier roman. Et encore un bon roman. Décidément, ces nouveaux arrivants sont extrêmement brillants. La relève est assurée. Les vieux auteurs peuvent trembler. Et pourtant il ne payait pas de mine ce bouquin. Si je peux me permettre une remarque, la couverture est assez moche. Mais voilà, quand on prend la peine d’ouvrir ce livre, on n’en sort plus.

Oh, l’histoire n’est pas extraordinaire. Je dirais même qu’elle est assez ordinaire. Et c’est là qu’intervient le talent, quand l’auteure arrive à maintenir votre attention même si le suspense ne se montre pas à toutes les pages. Ce n’est pas un polar, qui vous tient en haleine du début à la fin. Amateurs de ce genre, passez votre chemin. C’est juste une histoire assez banale, mais bien tournée, et surtout bien écrite.

Magali, célibataire, est un peu perdue et passe sa vie à se dévouer pour les autres. Elle accueille famille ou animaux en détresse, se préoccupe d’écologie, est la championne du tri des ordures, mais surtout s’occupe de défendre les défavorisés. Mathias, quant à lui, trouve son bonheur dans l’adrénaline: la vitesse, la musique (dans une guggen) et le sport sont ses raisons de vivre. Et la foire avec les copains. Ah ça, il aime. Une vraie tête à claques ce Mathias, comme on en connaît quelques-uns.

Mais comme tout abus se paie, ce charmant personnage se retrouve à l’hôpital où il va vite comprendre qu’il devra mettre fin à ses excès en tout genre s’il ne veut pas perdre sa femme, son fils et son boulot. Un peu fanfaron tout de même, il se retrouve face à Magali, assistante sociale débutante dans le même hôpital. Que va donner la confrontation du naturel inquiet de Magali et de l’extrême insouciance de Mathias ?

Ce roman est traité avec humour mais aussi avec lucidité. L’auteure se penche à travers les diverses péripéties de ses personnages sur les multiples façons de mener son existence mais aussi sur les conséquences qu’impliquent certains choix.

En clair, j’ai beaucoup aimé, c’est contemporain, sans chichis, avec des personnages qui nous font penser à une copine ou un copain; c’est bien écrit, c’est agréable à lire. Bref, pour un premier roman, c’est un roman réussi. On espère vivement que d’autres suivront.

Hélène Dormond est animée depuis toujours par la soif de communiquer. Elle a appris à parler avant de savoir marcher. Elle entreprendra par la suite des études de psychologie. A travers la serrure de son travail dans le social, elle pose un regard souvent amusé, parfois désenchanté, sur notre microcosme et ses protagonistes. La fièvre de l’écriture la gagne au printemps 2009. Depuis lors, plusieurs de ses textes ont été publiés dans des recueils collectifs. Affaire à suivre.