L’histoire de nos villages
Claude Cantini
Préambule
Le réseau routier qui s’est développé dès le XIIe siècle autour de l’abbaye de Haut-Crêt a stimulé l’avancée de l’agriculture. Il a permis des échanges plus nombreux entre la contrée d’Oron et les localités lémaniques. L’existence de l’ancienne route est connue, elle partait d’Oron, passait par le Haut-Crêt (Les Tavernes actuelles), poursuivait par les Carboles (Forel) et Les Thioleyres et continuait vers Puidoux et Chexbres. La route Oron-Palézieux-Bossonnens fut toutefois la plus utilisée.
Le bailliage bernois de Lausanne (auparavant évêché) comprenait, dès 1536, le territoire de Lausanne et Lavaux (qui deviendront deux districts distincts en 1798). Lavaux comprenait alors le cercle de Corsier, avec Chardonne, Corseaux et Jongny. Rappelons également que dès 1557, le bailliage d’Oron coïncidait à peu près au futur district, si l’on excepte un grignotage des localités du cercle de Corsier. Auparavant le bailliage d’Oron fut la propriété de diverses seigneuries. Oron-la-Ville appartenait à l’abbaye de Saint-Maurice alors que le reste de la contrée se partageait entre les seigneuries des Savoie, des de Oron et des de Gruyère, à l’exclusion des territoires situés autour de l’abbaye de Haut-Crêt.
Les contrées d’Oron et de Lavaux étaient liées par ailleurs, bien avant notre époque, par l’existence d’une bande intermédiaire laquelle ne pouvait que les mettre en contact.
En effet, pendant des siècles, la majorité vigneronne de Saint-Saphorin, Chexbres et des deux grandes communes de Villette et Lutry a largement profité d’un statut de subordination des Hauts que l’on pourrait taxer, en langage moderne, de colonial.
Cela frappait surtout les habitants qui se consacraient à l’agriculture ; ceux de Puidoux ont toutefois maintenu une minorité vigneronne après le partage de la grande commune de Saint-Saphorin en 1811; ceux de Forel et de Savigny lutteront ouvertement pour leur autonomie communale pendant respectivement trois et deux ans et y parviendront en 1826 et 1825.
Il s’agit donc effectivement de la partie méridionale du Jorat, à laquelle ces nouvelles communes appartiennent, tant du point de vue géographique que climatique.
La formation en 2008 du district Lavaux-Oron, réunion des deux districts distincts de Lavaux, épiscopal et bernois, et d’Oron, a le mérite, malgré les apparences, de redonner une forme plus naturelle à une communauté historique.
Ces dernières années, plusieurs fusions de communes se sont suivies rapidement, modifiant ainsi leur nombre. Nous avons décidé de respecter ici l’état ancien. Par ordre chronologique: en 2011, Cully, Epesses, Grandvaux, Riex et Villette ont donné naissance à la commune de Bourg-en-Lavaux ; en 2012, la commune des Cullayes s’est unie à celle de Servion ; toujours en 2012, Bussigny, Châtillens, Chesalles-sur-Oron, Ecoteaux, Les Tavernes, Les Thioleyres, Oron-le-Châtel, Oron-la-Ville, Palézieux et Vuibroye ont formé la commune d’Oron, et en 2016, nous verrons la fusion des communes de Ferlens, Carrouge et Mézières pour créer Jorat-Mézières.
Il est à noter qu’à la création du district Lavaux-Oron, lors de la réorganisation cantonale de 2008, Peney-le-Jorat, Corcelles-le-Jorat, Ropraz et Vulliens en furent séparés alors que Belmont-sur-Lausanne, Paudex et Pully le rejoignirent.