Les armes à feu sont faites pour tuer
A propos de la réflexion de M. Frank Leutenegger dans son « Opinion » du 2 novembre. Il fait l’éloge des armes de guerre et regrette de ne plus voir « un jeune avec le fusil à l’épaule ». Pour de nombreux touristes voir des hommes déambuler avec un flingue c’est plutôt inquiétant, voir carrément belliqueux. Les fanatiques des armes se retrouvent dans une société nommée « Pro Tell ». Le brave Guillaume doit se retourner dans sa tombe. Les temps ont changé. La démocratie a porté ses fruits. Même s’il y a toujours des Gessler. Comme les Américains de la puissante «National Rifle Association», les accros de la Kalachnikov revendiquent la liberté totale de s’armer à leur guise. Aux USA, le fait que 240 millions d’armes circulent sur 200 millions d’habitants, n’a pas empêché la tuerie de Las Vegas avec plus de 80 morts. Or les spectateurs, tirés comme des lapins, étaient aussi armés ! Encore fallait-il repérer le tueur embusqué au 36e étage. La dernière guerre en Suisse remonte à 1848 avec moins d’une centaine de morts. L’armée est intervenue en 1932 à Genève en tuant quelques chômeurs manifestants. Que les nostalgiques, qui ignorent l’horreur du champ de bataille, aillent exercer leur hobby en Syrie ou en Irak. Dans un camp ou l’autre, selon les affinités. Moins il y aura d’armes à feu, faites pour déchiqueter et tuer, moins il y aura d’assassinats et de drames de toutes sortes. Les statistiques sont hélas formelles, malgré les gesticulations de «Pro Tell».
Xavier Koeb, Maracon