Le retour aux sources
Sari | Difficile de me mettre à la place d’Arthur. Je peux le comprendre, j’ai aussi été coupée de ma famille pendant les deux ans que j’ai séjourné avec lui au Brésil.
J’ai pu vivre ce sentiment: laisser un peu de soi derrière, s’éloigner de sa famille, ses amis, l’environnement, la langue, les us et coutumes, la mentalité… tout cela change. Il faut du temps pour s’acclimater.
Arthur, dès qu’on arrête de vadrouiller, devient un homme sombre, taciturne, continuellement devant son ordinateur. Son camping-car roule toujours, sauf que c’est son neveu qui le conduit depuis, sur les routes de la Mongolie. Arthur, au départ avait l’air enchanté de lui prêter le bus, seulement il n’avait pas pensé que son neveu irait si loin.
Je n’ai donc pas été étonnée le jour où il m’a annoncé son envie de retourner chez lui pour une durée indéterminée. J’ai de suite compris que je ne faisais pas partie du voyage, ce qui ne m’a pas du tout choquée, bien au contraire, j’aurais aussi la disponibilité de rendre plus souvent visite à ma grande famille.
Presque un mois qu’Arthur était parti. Je vivais dans une grande liberté de mouvement: je me levais quand je voulais, je cuisinais si j’avais envie, je restais des heures sur le banc du jardin, je pouvais zapper devant la télé jusqu’à minuit, ne regardant pas en entier une seule émission, bref je me sentais en vacances !