par Danielle Bouvier | Aujourd’hui on nous conseille de manger mieux à grand renfort de publicité…
Mais comment manger mieux quand le seul intérêt n’est pas de nourrir mais de tirer profit de la nécessité de s’alimenter! La qualité culinaire a pratiquement disparu de la table et on ne sait plus trop ce qu’on met dans nos assiettes. Les géants de l’industrie agroalimentaire dévorent les exploitations agricoles, jetant bon nombre de paysans à la rue, et la concurrence ronge la société au profit des actionnaires et des boursicoteurs. Ne serait-il pas temps de mettre un frein à la libéralisation effrénée des marchés agricoles qui ne peut être que dangereuse pour notre agriculture? Dans ce règne d’incertitude face à l’avenir, la sécurité alimentaire devient l’affaire de tous et tend à prendre une dimension nationale. L’Union suisse des paysans (USP) mobilise l’opinion publique pour une initiative qui permettrait de renforcer l’approvisionnement par des denrées alimentaires issues d’une production indigène durable et diversifiée. Le succès de la récolte de signatures qui vient de se terminer démontre bien l’intérêt de la population et son besoin de confiance dans les produits de son terroir.
Autre effet de notre politique de consommation: le gaspillage. Les statistiques démontrent que 32% de nourriture par habitant ont été jetés en 2013, dont la moitié encore comestible. Nous ferions bien de nous remettre en question devant le risque annoncé de raréfaction des denrées alimentaires car nous n’échapperons pas à ce processus. De plus les changements climatiques et la croissance démographique sont autant de défis à relever pour l’avenir, surtout si on continue à laisser les hectares de terres cultivées se réduire chaque année un peu plus.
Un autre aspect non négligeable est la dépendance excessive aux importations alimentaires qui nous rend plus vulnérables à des flambées de prix dont nous nous passerions bien. Au final seule une politique engagée de notre gouvernement pourra améliorer la sécurité alimentaire et assurer l’accès à une alimentation adéquate d’origine locale avant que la mondialisation ne finisse par tous nous intoxiquer…