Le Nobel de la Pèdze
Pierre Dominique Scheder, chansonnier | Bien sûr le Prix Nobel de littérature octroyé à Bob Dylan réjouit mon cœur de chansonnier. Tout un mouvement de folk jeunesse est ainsi récompensé. Et la chanson entre enfin dans les trop sérieuses bibliothèques encaustiquées de mots-musée.
Dans la lancée, pourquoi ne pas créer un Prix Nobel de la Pèdze? En effet, il faudrait honorer sans tarder tous ces traînardes et traînards qui résistent à l’heure de police, aux admonitions du patron, du régent, du curé ou de la patronne! Oui! Honneur à ceux-là qui, au cœur de la nuit, de vers en verres tiennent haut la barre de la batoille et du bateau des copains d’abord. Là se prononcent des paroles ivres de liberté. Là se confie l’ami éprouvé. Là naissent des rêves fous de fraternité. Bien des révolutions commencent ainsi. Je parlais de ce projet à Olivier l’ami vigneron voisin de Chexbres. «Oui, bonne idée! Mais il faudra prévoir plusieurs prix! Et nul doute qu’ils seront vaudois!» En ces temps gris et incertains où tout le monde court surexcités, soumis au diktat d’un capitalisme débridé, il serait bon de suivre l’exemple de ces noceurs de la nuit qui jouent les prolongations de la fête et demandent à la musique d’encore les faire danser:
«Hey, Mr. Tambourine Man, play a song for me!
I’m not sleepy and there ain’t no place I’m going to!»
Le poète, n’a-t-il pas toujours raison? Bravo et respect, Monsieur Dylan !