Le moral en bas d’Angélica
Sari | Le baby blues, encore des mots en anglais pour expliquer une phase que beaucoup de femmes vivent après un accouchement. On sait que le baby blues peut être suivi d’une dépression post-partum, surtout si le mode de vie de la jeune maman change. Depuis la naissance du petit Louis, Angélica ne pouvait plus accompagner son ami; elle restait isolée dans leur petite maison éloignée de plusieurs centaines de kilomètres du plus proche village, avec un cheval comme seul moyen de se déplacer. Le jeune papa partait de longues journées surveiller le bétail, ce qui devenait trop difficile à vivre pour Angélica; elle se sentait bien seule pour accomplir les gestes nouveaux qu’un bébé demande; elle perdait confiance et commençait à se demander si elle était une bonne mère; des crises de larmes et un état de plus en plus d’épuisement ont fait qu’ils ont pris la sage décision de rentrer en Suisse. Angélica a pensé que je pouvais peut-être l’aider comme elle aussi m’avait aidée quand j’ai eu besoin d’aide. Tout ce qu’ils demandaient était un boulot et pour ça ils avaient besoin d’un toit.
Nous les avons reçus les bras ouverts chez nous. Arthur était plus réticent, il aime bien le calme et un bébé ça crie et ça pleure. Le nourrisson n’était pas le seul à pleurer, Angélica l’accompagnait, elle-même ne comprenait pas pourquoi.
Moi aussi j’avais envie de pleurer mais pour une autre raison. Depuis qu’ils étaient installés chez nous une curieuse odeur de cheval avait envahi le logis.
J’insistais pour faire laver leurs vêtements en laine au pressing. A chaque fois ils refusaient revenant sur la priorité de trouver un travail d’abord.
En attendant j’avais l’impression de me trouver au milieu de la fameuse Pampa…