Sari | Nous sommes donc partis en Ardèche, ma fille, son fils accompagné de sa femme, et moi.
L’air sentait bon la lavande. Des champs violets à perte de vue. Nous logions chez l’habitant, et de ce magnifique domaine montait un parfum enivrant.
Ma fille empruntait le vélo de la gamine du propriétaire et partait chaque matin, elle prenait des couleurs en revenant.
Ce fut un bon exercice, car un jour elle nous a dit envisager un voyage en Hollande avec une amie, aussi veuve. Pourquoi ce pays? Faire du vélo est une façon de regarder les paysages dans toutes leurs beautés, et ce pays plat s’y prête à merveille, a-t-elle répondu.
C’est très bien, quand on a la santé, de se lancer ce genre de défi.
Bref, j’étais heureuse pour elle, et de voir les siens contents cela m’a fait aussi rêver de revoir Arthur.
Le bonheur serait-il contagieux? Oui je crois bien, car en rentrant d’Ardèche une belle surprise m’attendait. Une autre lettre d’Arthur, postée depuis Genève.

Ma tendre Sari,
Ne pouvant plus attendre ta décision, j’ai pris l’initiative de te rendre visite et on verra la tête que tu vas faire en me voyant.
Je suis tout près de toi, je loge chez des amis à Genève depuis hier, je récupère du vol.  Appelle-moi au plus vite. Tél. 022 ……….
Avec l’impatience d’un ado.
Je t’adore.
Arthur

La lettre datait déjà de quelques jours…