Le 31 mars, l’Auberge de l’Union ouvrira ses portes pour la dernière fois
Gilberte Colliard | Après 38 ans au service de la clientèle, Rolande et Roger Vagnières de l’Auberge de l’Union à Palézieux-Gare raccrocheront définitivement leurs tabliers et à contrecœur fermeront leur établissement, faute de repreneur sérieux.
Un lieu de rencontres où le chauffage se fait encore avec le poêle à bois
Roger Vagnières, enfant du pays et cuisinier de profession, après avoir uni sa destinée avec Rolande, une jeune téléphoniste-réceptionniste morgienne, est venu s’établir à Palézieux-Gare, en rachetant, le 1er avril 1978, l’immeuble de l’Auberge de l’Union. Celle-ci comportait en plus de la partie restaurant, cinq chambres et des locaux ayant servi de grange et d’écurie. Avec ardeur le jeune couple redonna un coup de fraîcheur à l’établissement et, le 14 avril, succédait aux demoiselles Clerc, en ouvrant son commerce. Bénéficiant d’une santé robuste, ils ont toujours travaillé main dans la main, lui aux fourneaux, elle au service, sans ménager leurs efforts ni compter les heures. L’immeuble datant de la deuxième partie du 19e siècle, de nombreux travaux ont dû être réalisés. Il a fallu refaire les façades, le toit. Les chambres sont devenues des appartements. En 1987 la salle à manger a été entièrement rénovée. Mais malgré les améliorations et certaines modernisations, les tenanciers ont su garder au café ce charme campagnard et chaleureux du poêle à bois et du parquet en chêne, où trônent le comptoir et la grande table centrale chère aux habitués.
Une belle table de la région reconnue pour sa cuisine et son service de qualité
Animée par une volonté d’offrir à sa clientèle une cuisine de terroir, saine et variée, avec un service sans reproche, la famille Vagnières s’est taillé une réputation d’excellence. C’est une adresse que l’on recommande sans crainte de déception. Une belle carte standard est assortie de spécialités saisonnières. Des quinzaines asiatiques, grecques et autres sont régulièrement venues colorer l’offre pour le plus grand plaisir des gourmets. De 8h à 23h, ils ont été à l’écoute de leur clientèle et se sont adaptés aux demandes et aux changements d’habitudes, mais en gardant toujours cette volonté d’offrir une prestation de qualité. «Nous avons vécu simplement, en travaillant ensemble, mais aujourd’hui, nous sommes las et fatigués et nous aspirons à pouvoir enfin accepter des invitations, et vivre d’autres choses tout en profitant de nos petits-enfants», relève Roger Vagnières qui fêtera ses 65 ans en octobre. De deux ans sa cadette, son épouse désire aussi pouvoir maintenant disposer de liberté d’action. Le métier de restaurateur, tel qu’ils l’ont pratiqué, implique de nombreux sacrifices au niveau de la vie de famille. Amélie et Chloé, leurs filles, n’ont pas choisi cette voie. Au fil des ans, la société a changé. De nouvelles réglementations comme l’interdiction de fumer dans les espaces publics, le 0,5‰ d’alcool pour les conducteurs, l’arrivée des vendeurs de poulets, pizzas et autres camions mobiles, la diminution du temps de pause de midi, l’évolution des mentalités, entre autres, sont venus réduire la clientèle; en ajoutant à cela le fait que les sociétés disposent de plus en plus de locaux de rencontres, il est bien difficile en campagne de relever le défi. Aussi, en 2014, ils se sont attelés à la recherche d’un acquéreur prêt à reprendre le bâtiment et l’enseigne. A ce jour, aucune offre sérieuse n’est parvenue. Une location pourrait aussi être envisagée. Mais leur décision est définitive, ils fermeront le 31 mars 2016, libérant leurs cinq employées, parmi lesquelles Paula Mercanton, fidèle depuis 30 ans.
A cette occasion, ils invitent leurs amis et leur clientèle à un apéritif de remerciement, dès 17h. Nous leur souhaitons de profiter longtemps et pleinement de cette liberté bien méritée.
Pour toute personne intéressée à
l’achat ou à la location de l’Auberge
de l’Union de Palézieux-Gare,
située idéalement à côté de la gare,
contacter le 021 907 81 50.