La totale !
Ana Cardinaux-Pires | Les premiers flocons sont tombés et l’atmosphère s’est refroidie d’un coup. On est heureux de se retrouver dans un vieux bistrot de quartier un après-midi d’automne, laissant à l’extérieur le froid de canard qui se fait déjà sentir. Je me suis attablée, loin de la porte d’entrée, de peur des courants d’air.
Depuis ma place j’avais un grand plan sur toute la salle avec ses clients de tous âges. Un jeune se tenait au bord d’une fenêtre. Ses cheveux tirés de côté étaient si bien gommés, si bien coiffés, qu’on avait l’impression de voir une vieille photo noir blanc en chair et en os. Eh oui, la mode revient toujours, que ce soit vestimentaire ou autre.
Ensuite la lecture d’un journal a occupé mon esprit, mais dès que j’ai regardé à nouveau en direction du jeune… ce n’était plus un, mais quatre jeunes garçons et filles qui tapaient du carton. Je vous dis, des vraies cartes, un vrai tapis avec craies et ardoise, la totale!
Et sur leurs joujoux actuels, mobiles, smartphones, ils jetaient de temps à autre un œil distrait…