La loi sur les armes: les mensonges, l’inutilité et l’incohérence

Patrick Sonnay. |. Chaque année, nous participons à des événements tels que les fêtes villageoises de tir, les abbayes, ou pour les plus assidus, de véritables compétitions. Manifestations plus qu’ancrées dans nos traditions et nos mœurs, elles sont l’occasion de regroupements populaires, dans la festivité, la joie, et le plus profond respect des règles de sécurité concernant l’utilisation des armes à feu. Et bien, notre liberté est menacée. Les partisans de cette loi nous disent que rien ne changera pour les détenteurs d’armes. Ne vous y trompez pas, il s’agit là d’un canular. La nouveauté est simple: aujourd’hui, nous avons le droit d’acquérir une arme et devons, simplement, la déclarer. Si la nouvelle loi passe, nous n’aurons plus le droit de détenir une arme, sauf en cas d’autorisation. Quelle sera alors la difficulté pour obtenir cette autorisation? Elle sera la même que pour toute demande à une administration; beaucoup de temps, des frais pour rien, et un énervement conséquent quant au professionnalisme de cette dernière. Nous aurons le droit à un raz-de-marée administratif, capable d’engloutir dans son sillage jusqu’aux sociétés de tir les plus anciennes. Cette loi changerait les choses, mais ne servirait, par contre, à rien du tout. Lancée par l’Union européenne dans le but de rétablir un minimum de sécurité dans nos pays voisins, elle prévoit de ficher les armes déjà légales. Il convient de rappeler, que les armes des terroristes qui ont pris part aux différents attentats de ces dernières années n’étaient pas déclarées. En bref, avec ou sans cette loi, nous n’arriverons pas à prévenir l’armement de groupes potentiellement dangereux. Pire encore, il est probable que le marché noir augmente considérablement. Quitte à être considérés comme des délinquants, autant agir comme tels… Venons-en maintenant à Schengen. Selon la conseillère fédérale Madame Keller-Sutter, en disant non à la nouvelle loi sur les armes, nous risquons de nous faire mettre dehors de l’espace Schengen. Certes, c’est une possibilité. Toutefois, il serait illogique, venant de l’Union européenne, de dénoncer cet accord avec la Suisse. Notre pays est placé en plein milieu de cet espace de libre circulation, ce serait comme placer volontairement un iceberg sur le trajet du Titanic. Quant au sujet de l’accès au SIS (Schengen Information System – système de partage d’informations entre les pays de Schengen, constituant, en soi, le seul apport de l’espace Schengen à la sécurité en Europe), n’oublions pas le cas du Royaume Uni. En effet, il ne fait pas partie de l’espace, mais a accès au SIS. Dans l’idée de collaborer pour une meilleure sécurité, rien n’empêcherait la Suisse et l’UE de créer un nouvel accord concernant le seul accès au système SIS. Pour toutes ces raisons, et par notre droit de vote si envié par nos voisins, le 19 mai prochain, votons NON à l’arrêté fédéral concernant la reprise la loi européenne sur les armes!