La dentelle, cet art au fil de la mode
Gil. Colliard | La dentelle, un art vieillot, démodé, utilisé pour orner les calicots d’autrefois? Quelle idée! Rien de plus erroné! La dentelle est une technique vivante qui a su s’adapter aux dictats de la mode et aux courants «déco». Précieuse en fil de soie, classique en lin ou coton ou brillante en matière synthétique moderne, rehaussée de perles, elle orne aussi bien la maison que les créations de haute couture, devient tour de cou, broche ou bijou.
La dentelle: la passion de toute une vie
Dans le grand salon à Promasens, pièces terminées et dentelles en cours d’exécution garnissent l’espace tout comme les nombreux accessoires nécessaires à cet art. Une copieuse bibliothèque renferme modèles et ouvrages racontant les guipures du monde entier. Avec un doux cliquetis de fuseaux, maniés adroitement, la dentelle prend vie, sous le regard d’Archimède, le chat de la maison. Nous sommes chez Patricia Branciard-Houriet, dentellière. C’est avec flamme qu’elle présente son travail, décrivant les différents supports, appelés coussins, sur lesquels les piqués en papier sont fixés, puis les petites épingles autour desquelles le fil donnera vie à des dessins prédéfinis. Ouvrant des tiroirs bien ordonnés, elle exhibe une impressionnante collection de fuseaux en bois clair et foncé et dont de belles pièces rares. Elle explique tour à tour l’utilisation des fuseaux, bobinés de fil, poussoirs, piquoirs, tire-épingles ou ciseaux.
Le désir de transmettre les techniques et le plaisir de réaliser des œuvres d’art
D’origine jurassienne, elle a grandi dans l’univers du fil, dentelles aux fuseaux, broderies et tricots d’art et en voyant ses grands-mamans, elle a naturellement appris auprès d’elles, prenant la relève pour faire la transmission à la génération suivante. Elle aime à rappeler que dans «La Vallée», il fut un temps où il y avait plus de dentellières que d’horlogers. Les femmes arrondissaient les fins de mois avec cette production qui était prisée par les marchands qui la revendaient dans toute l’Europe. Puis un jour, prenant conscience de l’importance du savoir dont elle était la dépositaire, elle a décidé de passer du simple plaisir à une formation plus approfondie dans le but de le transmettre. Aujourd’hui, diplômée de la Fédération des dentellières suisses, se perfectionnant chaque année, elle donne des cours pour débutantes et avancées au travers de l’Université Populaire de la Broye (UPB), profitant de l’aménagement idéal de la salle de couture du collège d’Oron-la-Ville. Elle met en avant le côté créatif de la dentelle contemporaine qui étend ses recherches tant au niveau de la forme que sur le fond, utilisant des volumes, des couleurs et des accessoires. «Les réalisations évoluent mais les gestes restent les mêmes» souligne-t-elle. «On peut la pratiquer en écoutant de la musique, la radio et mieux encore en groupe en discutant et en racontant des histoires dont ces dames ont le secret. Celles dont les mains ne peuvent plus tricoter ou coudre, y retrouveront leur plaisir. « Et relève-telle joliment: «il ne faut pas de la patience pour faire la dentelle, mais la patience s’acquiert en faisant de la dentelle!».
Au Marché du village à Ursy le 26 septembre et début des cours UAP à Oron-la-Ville le 28 septembre
Au fil des cours et afin de présenter leurs travaux, les dentellières présentes se sont réunies en formant l’Amicale des dentellières de la Glâne et Haute-Broye. Ces dames participent avec Patricia au Passeport-Vacances de la Glâne et ont pris part à différentes expositions comme celle de la Fédération des dentellières suisses au Musée de la mode à Yverdon, à Romont à la Tour du Sauvage cet été et à «Jorat souviens-toi» le 12 septembre dernier. Elles seront au Marché du village à Ursy le 26 septembre prochain et Patricia se réjouit tout particulièrement de démarrer une nouvelle saison de cours UPB à Oron-la-Ville dès le 28 septembre prochain.
Pour prendre part au cours ou pour toute information: Patricia Branciard-Houriet 021 909 04 02