«7 jours à Entebbe» – Un thriller magistral
«7 jours à Entebbe», une reconstitution de José Padilha
Colette Ramsauer | Le 27 juin 1976, un vol d’Air France, venant de Tel-Aviv et transportant 246 passagers, prend le départ d’Athènes pour Paris. Le vol est aussitôt détourné vers l’Ouganda par quatre terroristes, deux Palestiniens et deux Allemands, réclamant la libération de prisonniers pro-palestiniens. Peu après leur arrivée à Entebbe, les passagers non israéliens et une partie de l’équipage réembarquent vers Paris. Les autres servent de monnaie d’échange. Suivront de longs jours de stress insoutenable. Le film s’est donné tous les moyens de réussite.
Mission nocturne
Une scène de répétition d’un corps de ballet de danse contemporaine à Tel-Aviv: la première danseuse n’est pas dans sa meilleure forme. Sa relation avec son petit ami est incertaine. Plus, il est recruté pour une mission militaire, le «Raid d’Entebbe». Des négociations urgen-tes, faites dans la controverse au sein du gouvernement israélien, décident de cette mission qui se déroule dans la nuit du 3 au 4 juillet 1976 à l’aéroport international d’Entebbe, Ouganda, afin de libérer les otages. Des avions israéliens atterrissent après un vol nocturne à basse altitude pour échapper aux radars. Tous les otages furent sauvés. Il y eut des morts, mais aussi un dénouement qui donnait sa claque au président Idi Amin Dada. Celui-ci pensait, par son implication, regagner la confiance de la communauté internationale.
Cinéaste engagé
Sujet de nombreux ouvrages, porté deux fois à l’écran peu de temps après les faits, l’événement nous revient aujourd’hui en dimension spectaculaire avec le réalisateur brésilien José Padilha, épaulé d’experts du terrorisme au cinéma, avec la contribution de témoins et un casting exceptionnel. Cinéaste engagé, José Padilha avait remporté un succès international en 2002, avec son premier film «Bus 174». Suite à une prise d’otages, dans un bus à Rio de Janeiro par un jeune homme issu d’un quartier pauvre, son documentaire faisait l’analyse de l’environnement et des raisons de passer à l’acte du jeune carioca.
Parmi les acteurs
L’actrice Rosamund Pike joue le rôle de la terroriste avec une froideur implacable. Tout aussi bons sont les acteurs Daniel Brühl pour le second terroriste allemand d’extrême gauche, Eddie Marsan pour Shimon Perez, Lior Ashkenazi pour Yitzak Rabin. L’irruption de Nozo Anozie en général Amin Dada fait sensation.
Conclusion
Avec le final du spectacle de la compagnie de danse. Prestation réussie à l’image du succès de la mission accomplie. Dans les applaudissements, l’évocation du peuple israélien, soulagé par l’annonce du dénouement. «7 jours à Entebbe» entre représailles et opérations de sauvetage, hélas toujours d’actualité. A ne pas manquer!
«7 jours à Entebbe» thriller, GB, 2018, 107’ vost, 16/16 Thriller de José Padilha – En compétition à la Berlinale 2018
Avec Daniel Brühl, Rosamund Pike, Eddie Marsan, Lior Ashkenazi, Denis Menochet et Nozo Anozie.
Sortie le 2 mai