«Dans le lit du Rhône» – Un fleuve sous tutelle
«Dans le lit du Rhône» Un documentaire de Mélanie Pitteloud
Colette Ramsauer | Au siècle dernier, nos fleuves et rivières dans leur globalité ont été canalisés, avec pour conséquence une perte en biodiversité, mais surtout un risque accru d’inondations dû à une forte urbanisation en lien avec les changements climatiques. Répondant à la nouvelle loi fédérale sur la protection des eaux (2011), la «Troisième correction du Rhône» menée sur 120 km, en collaboration par les cantons du Valais et de Vaud, est le plus gros chantier de ce type en Suisse.
Un film nécessaire
La réalisatrice valaisanne Mélanie Pitteloud s’est emparée du sujet in situ pour son premier long métrage, documentaire qui s’avère nécessaire, important. Elle donne la parole aux opposants, aux partisans du projet: agriculteurs, pêcheurs, riverains, au conseiller d’Etat Jacques Melly, au chef de projet. Elle suit Régine Bernard, hydrobiologiste qui depuis des années sonde le fleuve, invite l’écrivain Jérôme Meizoz à la lecture d’une évocation au Rhône. Le film nous emmène sur le chantier du siècle, nous fait découvrir le fleuve, sa flore, sa faune, nous rappelle son histoire, nous baigne dans ses eaux interdites.
Nos asperges, alors?
Le Rhône, ce corridor invisible qui suit docilement l’autoroute et le rail, ce méconnu, ce gisant d’eau maîtrisé par deux corrections majeures datant de 1863 et 1930, est pris en charge à nouveau. La danse des pelles mécaniques est en cours. Un chantier gigantesque qui inquiète les agriculteurs. La belle terre de limon, ce cadeau du Rhône, qui sert à la culture des asperges, alors? On la leur prend?
«Dans le lit du Rhône» documentaire de Mélanie Pitteloud, Suisse, 88 ’, 2017, VF, 16/16.
Au cinéma d’Oron, en avant-première en présence de la réalisatrice, mardi 6 février à 20h.
Sortie le 7 février, voir programme pour les projections suivantes.
Marjolaine Perreten aux 53e Journées de Soleure
CR | La place donnée aux courts-métrages est essentielle lors du festival de cinéma de Soleure. Les jeunes réalisateurs des «shorts» constituent une pépinière de futurs cinéastes. Parmi les films sélectionnés, la plupart sont des films d’animation, toujours plus présents dans le paysage cinématographique. Preuve en est, en première cette année, le choix d’un long métrage d’animation pour l’ouverture de la 68e Berlinale.
La réalisation à petits pas
Après Balloon Birds / 2014, Super Grand / 2015, et Novembre / 2016, Marjolaine Perreten, native de Savigny, suit son parcours dans le domaine du film d’animation, à petits pas mais sûrement. Samedi dernier, à la Reithalle de Soleure, son dernier film Vent de Fête 10’, faisait partie d’une dizaine de courts-métrages projetés. Nous souhaitons plein succès à la jeune réalisatrice!