Frida Gavin, une centenaire discrète
JPG | Depuis août 2009 au Pavillon de l’Hôpital de Lavaux, Frida Gavin a eu le bonheur de célébrer son 100e anniversaire le 2 mars dernier, entourée de sa famille et connaissances, en présence du préfet Daniel Flotron et du syndic Jean-Pierre Haenni. Les joutes oratoires ont été ouvertes par les responsables de l’animation, qui n’ont pas manqué de relever les traits de caractère de la nouvelle centenaire qui se résument à discrète, courageuse, qui se trouvant confrontée à quelques difficultés a pour devise «Il faut faire aller». Agréable résidente, elle participe volontiers aux animations. Puis ce fut le tour du préfet, Daniel Flotron, représentant l’Etat de Vaud, de retracer le parcours de la centenaire qui se résume comme suit: Née Frida Emery à la Davile à Forel, elle y passa toute son enfance et sa scolarité. A 17 ans, elle part travailler à Rougemont durant quatre ans et demi, alors qu’elle est fiancée à son futur mari Marcel Gavin. Si les échanges épistolaires étaient de mises, elle ne rentrait qu’une fois l’an et son promis allait la chercher à la gare de Puidoux avec son vélo. Anecdote cocasse avec le recul, mais coûteuse pour l’époque: à deux sur un vélo, ils se sont fait arrêter par le gendarme et son Marcel a écopé d’une amende de Fr. 5.-. Au sein de la famille de Rougemont, dont la maîtresse de maison était institutrice, elle s’occupait des trois enfants et avait toute latitude pour les achats et confectionner les repas. Bien entendu, il y avait «un carnet du lait» dans chaque négoce et ses employeurs réglaient les montants en fin de mois. Puis en 1939, elle a vécu à Echandens où elle avait la tâche de nourrir employeurs et employés. C’est le 14 juin 1940 que les époux Frida et Marcel convolèrent en justes noces à Forel. Mais point de fastes pour le repas de noces. Sa mère avait préparé «un repas de roi»: une poule accompagnée de petits pois en boîte et de la purée de pomme de terre. Après quelques années passées à la Grange-Neuve où naquît leur fils Jean-François en 1944, le couple s’installa à la ferme de la Crausaz à Puidoux en 1952. Elle devient grand-mère avec la naissance de Joël en 1970 puis arrière-grand-mère avec l’arrivée de Morgane. Malheureusement, son fils est décédé en 1989. Spécialiste des travaux au crochet et de la broderie, elle exerçait ses arts lors de ses moments de loisir. Fine cuisinière, tous ceux qui ont goûté à ses préparations et tout particulièrement ses rôtis, le confirmeront. Le poids des ans se faisant sentir, le couple décide de s’installer dans un petit appartement à Chexbres en 1994, mais alors que cette vie paisible à deux aurait pu perdurer, son mari la quitta pour toujours un an plus tard. C’est suite à un petit accident dans son appartement et une hospitalisation qu’elle se résolut à ne pas retourner dans son appartement, mais de rejoindre le Pavillon. Après les propos du préfet Daniel Flotron, ce fut au tour du syndic, Jean-Pierre Haenni, de s’exprimer au nom des autorités de Bourg-en-Lavaux et de remettre les présents de circonstance, dont certains propres à la région. Il s’est félicité de la voir entourée de tant de personnes, signe de reconnaissance et d’amitié.