Faibles femmes ? … et pourtant !
Pierre Scheidegger Panathlon-Club Lausanne | Suite aux Jeux de Rio et des Paralympiques, je fus frappé des performances des femmes en toutes disciplines. Tout simplement impressionnant et ce n’est pas une suffisance recherchée à leur égard. Plutôt admiratif!
Essayons un peu d’histoire sur l’évolution de la femme dans la pratique du sport. Sans vouloir en faire l’apologie de toutes les disciplines qu’elles «pouvaient» pratiquer «ou qu’on les laissait pratiquer», je me suis remémoré les paroles d’un éminent médecin et entraîneur lors d’une semaine d’entraînement avec l’équipe nationale d’athlétisme, il y a déjà bien des années!
Faibles femmes?… Oubliez!
Elle est la meilleure, elle va rattraper d’ici quelques années les coureurs du marathon et se rapprocher des records masculins dans beaucoup de sports. Yves Jeannotat, grand connaisseur de la course à pied, mais surtout promoteur de la femme dans les courses de fond et grand fond en fut un illustre témoin.
Il est vrai que la femme a promu ses lettres de noblesse dans les sociétés d’hommes bien avant la pratique sportive, même que déjà aux Jeux olympiques de la Grèce Antique on interdisait la présence de la femme, sauf une qui s’était… travestie… en homme, selon l’histoire ou la mythologie!
Elle considérait néanmoins l’homme comme un «gros balaise» de muscles, alors qu’elle-même pouvait se considérer comme «produit de luxe» de l’espèce humaine! La société par son évolution moderne mais surtout par la volonté d’équité désirée par la femme a autorisé une logique restée trop longtemps silencieuse. Le CIO en innovant et exigeant que tous sports acceptés aux Jeux olympiques soient également ouverts aux femmes en fut également le dénominateur commun et on ne peut que s’en féliciter. Cependant, là n’est pas la seule «excuse», bien d’autres facteurs la desservaient.
On ne doit pas oublier que, pour beaucoup d’entre-elles, un déficit de près de 30 pour cent de muscles en moins que les hommes peut les prétériter… étant même moins vigoureuses lors de leur poignée de mains. Leur cœur est paraît-il plus petit et leurs poumons moins développés de vingt pour cent. Leur morphologie se trouve assez éloignée de celle de l’homme, mais là ne doit pas s’alimenter une fausse polémique!
Sans revenir sur la très positive évolution de la femme dans nos sociétés, quelle qu’elle soit et c’est heureux, prenons pour exemple le sport roi des Jeux olympiques modernes:
L’athlétisme. Plus précisément, l’athlétisme féminin
1924, Jeux olympiques de Paris… Cherchez la femme!
1928, Jeux olympiques d’Amsterdam: Première participation féminine sur 5 épreuves soit: les 100 et 800 m
– le 4×100 m – hauteur et disque.
1948, Jeux olympiques de Londres: Saut en longueur, 5,69 m. Saut en hauteur, 1,68m. 100 mètres, 11.9 sec.
1960, Jeux olympiques de Rome: Saut en longueur, 6.37m. Saut en hauteur, 1.85m. 100 mètres, 11 secondes.
En regard aux records actuels de ces trois disciplines athlétiques, il faut reconnaître que cette évolution est vraiment étonnante. 7.52m. à la longueur, 2.09m. à la hauteur et 10,49 sec. aux 100 mètres.
Même si ces records datent de 1987 et 1988 établis par des athlètes féminines en provenance de l’ex URSS avec les suspicions d’alors, je pense que peu d’athlètes masculins dans notre pays pourraient se targuer de tels résultats!
Alors? Faibles femmes? Les «mâles» qui ne continuent à se croire supérieurs «que» par leur musculature se trompent lourdement et il n’y a qu’à faire les comparaisons des disciplines de grand fond, tels les records mondiaux du marathon, des 5000 et 10’000 mètres.
Prenons seulement pour exemple la différence des records mondiaux du 5000 mètres. Moins de deux minutes les séparent et on court à plus de 21 km/heure! Faibles femmes?
Cette progression inéluctable du sport féminin n’est pas exclusive à l’athlétisme et c’est heureux. A ce jour, tous les sports sont concernés et on ne peut que s’en réjouir. Non le sport féminin n’a pas terminé sa mue ainsi que son évolution qui lui autoriseront le respect de tous et une certaine… égalité avec la gente masculine.
Pour vous en convaincre, allez de temps à autres voir une compétition féminine, mais pas seulement le… beach- Volley !