Etre ou ne pas être
Cette tirade emblématique du théâtre shakespearien est sans doute la plus connue et utilisée depuis le XVIe siècle. Elle a fait l’objet de nombreux détournements et a été mise à toutes les sauces, il en reste néanmoins qu’elle a fait sens à de multiples époques et qu’elle est aujourd’hui plus que jamais d’actualité.
Dans son questionnement, cette harangue propose une alternative entre la vie et la mort, entre la vengeance ou l’abattement. Nous n’irons pas plus loin dans l’analyse de la pièce elle-même. A cette question, beaucoup de victimes d’un terrorisme larvé y ont déjà répondu ; leur choix est d’être, de vivre et de continuer. Leur résilience est admirable et digne d’un peuple civilisé. Les actes barbares perpétrés de par le monde ne relèvent du « terrorisme » uniquement par le fait qu’un groupe identifié les revendique et les collectionne ; autrement, il ne s’agirait que d’actes de jeunes voyous, paumés dans leur mal-être, digne de bagarres de rue entre hooligans ou, à une autre époque, de bandes de quartier rivales. Cela relève du délit de droit commun.
Toutefois, la récurrence, la violence et l’acharnement dont ces derniers font preuve, a évolué depuis les voyous de quartier. Il ne s’agit même plus de la bande à Baader ou des tueurs du Brabant wallon, ils se définissent eux-mêmes comme un « Etat » !
La démesure faite loi, à quand l’« Empire » ?
Face à eux, nous ne pouvons qu’admirer cette force qui anime le quidam traumatisé. Cette force qui se manifeste, lorsque bravant l’inquiétude, de jeunes Parisiens retournent sur les terrasses et de jeunes Anglais « so british ! » font de l’humour leur fer de lance.
Etre, n’est pas une question, c’est un fait !