Est-ce bien nécessaire ? … La compétition du grand âge !
Pierre Scheidegger, Panathlon-Club Lausanne | Ce n’est pas un secret… à La Palice, car chacun sait que la force physique décline avec les années. On pourrait dire heureusement! Tout en pensant que chacun a droit à ses libertés, on peut se demander pourquoi à 90, 100 ans ou plus on cherche à se faire valoir par des «records» sportifs que l’on pourrait presque trouver puérils, quand on songe aux nonante centimètres au saut en hauteur de ce centenaire en regard aux deux mètres quarante-cinq du record du monde.
Cela pourrait prêter à sourire, s’étonner… et pourtant!
Il faut savoir garder une certaine considération pour ces sportifs d’un grand âge car, nous le savons tous, ces hommes et ces femmes ont quasiment toutes et tous favorisés leur discipline favorite depuis leur adolescence, soit à maturité physique souvent sans interruption, mais ont plutôt pratiqué leur sport en catégorie populaire qu’en élite. On découvrira également que rarement ces anciens s’adonnent à des sports à risque ou alors les ont abandonnés assez rapidement, en regard aux accidents possibles. Une forme de sagesse des anciens! Egalement leur hygiène de vie, leur conception d’une certaine pratique de leur sport les autorisent fort probablement tout le plaisir auquel ils aspirent tout en sachant que la marche, la course, la natation ainsi que certains sports de balle autorisent leur pratique jusqu’à des âges avancés. Sans exagération de compétitions, leurs pratiques «douces» ne peuvent que bénéficier à leur santé morale et physique, à condition de ne pas s’essayer à un record de saut à la perche pour fêter son centenaire! Néanmoins, ne nous y trompons pas! Rarement un ancien grand champion, presque tous sports confondus, qui aurait plus de cent ans, pourrait toujours pratiquer son sport de gloire. Souvent les traumatismes laissés dans son corps le lui interdiraient, et gageons que la pratique inconsidérée des sports actuels en sera tristement le témoin sans atteindre des âges canoniques!
Bien sûr, il y a des exceptions!
Mais, comme dit l’adage, une hirondelle ne fait pas le printemps! Nager, marcher, courir pour la santé, pour le fun, sont certainement, surtout dans notre société actuelle, un bienfait à ne pas négliger, mais en devenir une curiosité médiatique en voulant faire valoir «l’inutile» par un record ressort, fort probablement, d’une suffisance cachée ou peut-être dirigée par son environnement. Bien des questions peuvent se poser, gageons cependant que l’attrait en est plus porté sur le Guinness World Records que sur les listes des Fédérations sportives. Doit-on alors les considérer comme exploits sportifs? A chacune et chacun de s’en faire… son opinion! Il est vrai que la relation entre sport et longévité oblige encore bien des mystères sur les qualités d’existence, soit de santé, psychisme et morale autorisant le prolongement envié par beaucoup de notre temps de vie. Aucune certitude n’est prouvée mais permet, il est vrai, de vivre plus longtemps en bonne santé, influençant une forme satisfaisante pendant la plus grande part de son existence, en s’obligeant régulièrement à une activité sportive… décente! Une vérité! Pourtant, ce que l’on ne peut oublier ou négliger quoi que l’on pratique, même le sport, rien n’aidera à inverser le cours immuable de l’existence. On ne peut se soustraire à l’usure du corps. Doit-on alors organiser d’invraisemblables compétitions alors qu’il faut reconnaître que les différentes fonctions de son corps se maintiennent en bon état de marche le plus longtemps possible jusqu’à ce que tout… commence à se «déglinguer». Alors considérons que ces «pseudos» records ne restent qu’une provocation à sa propre échéance car, il est vrai, la relation entre sport et longévité nous oblige encore à bien des mystères. Peut-être le désir d’accéder à un panthéon caché, pourtant inaccessible à jamais? On ne peut plagier cette merveilleuse… mythologie grecque!
Ou alors…
Chacun connaît la réponse de Sir Winston Churchill sur sa longévité et décédé à plus de nonante ans: «No sport…» presque de l’humour anglais! C’est une autre réflexion!