Espoirs et inquiétudes
Les élections de dimanche dernier l’ont bien révélé, la sensibilité écologique a le vent en poupe comme l’illustre magnifiquement Bénédicte dans 24Heures de lundi. On pouvait s’y attendre mais peut-être pas à ce point. L’urgence climatique a déposé un ton monochrome sur les préoccupations ne laissant guère de place aux autres thématiques. Une mobilisation très inégale selon les partis. Une augmentation du taux de participation n’a été constatée que chez les Verts (et les Verts Libéraux) et les jeunes. La plupart des non-votants ont sans doute fait confiance à cette Helvétie séculaire pour que le changement se fasse sans réels… changements. Malgré une impressionnante mobilisation pour l’égalité le 14 juin et des mobilisations multiples pour le climat, la bien portance de la Suisse a sans doute fait penser à nombre de citoyens que l’équilibre idéal au milieu d’un monde en tourment était atteint et que nulle bataille n’était nécessaire pour garantir notre niveau de vie. C’était oublier l’adage « Qui n’avance pas, recule », et surtout, nier le matraquage médiatique des alertes au climat. Le politiquement correct et la pensée unique sont à nos portes. L’autocensure en dérive directement, l’alerte est aussi là !Le propos ici n’est ni de dénigrer, pas plus que de minimiser les thématiques de l’égalité ou de la sauvegarde de la planète, mais bien de mettre l’accent sur la pensée libre, et par voie de conséquence, sur la tolérance et le débat. Les tendances ont changé. L’équilibre du Conseil national aussi et la formule magique vacille. La Suisse avance et doit encore une fois se réinventer. Des espoirs sont nés en même temps que des inquiétudes, à nous de choisir.