Election au Conseil d’Etat du 17 mars
Rebecca Ruiz élue tacitement remplacera Pierre-Yves Maillard au Conseil d’Etat
Le scénario de la gauche
Pierre Crevoisier | Le premier tour de l’élection complémentaire au Conseil d’Etat vaudois s’est achevé dimanche sur un ballottage très favorable à la socialiste Rebecca Ruiz. Elle obtient 46,59% des voix. Presque 10 points de plus que l’UDC Pascal Dessauges, à 37,56%. Loin derrière, les trois autres candidats: le PDC Axel Marion est à 6,03%, Jean-Michel Dolivo (Ensemble à gauche) à 4,12% et Anaïs Timofte (POP) à 3,26%. Malgré l’enjeu, la participation atteint tout juste 34,15% du corps électoral. Car la question principale de ce scrutin est bien entendu de connaître la couleur du futur gouvernement vaudois. Avec actuellement trois ministres de gauche et trois ministres de droite à l’exécutif, le siège à repourvoir imprimera une tendance majeure. Un basculement que la droite vaudoise, en ordre dispersé, espère depuis 2011. Or, les signaux du vote de dimanche penchent plutôt pour un maintien du siège de Pierre-Yves Maillard dans l’escarcelle socialiste. D’un côté, Rebecca Ruiz peut compter sur un report plus naturel des voix qui ont soutenu les petites candidatures à sa gauche lors de ce premier tour. Car, à droite, l’alliance peine à s’affirmer autour de l’UDC. Si les instances du PDC décident finalement de se ranger derrière Pascal Dessauges, il n’est pas du tout certain que les électeurs démocrates-chrétiens suivent. Dimanche, la présidente du Conseil d’Etat, la socialiste Nuria Gorrite, a donné l’image qui domine le paysage du canton depuis près de dix ans. «Les Vaudois, a-t-elle dit, sont attachés à l’équilibre des forces politiques». Avec un parlement dominé par la droite, un gouvernement rouge-vert est peut-être le seul à garder l’ouverture sur la dynamique économique et le filet social. Nuria Gorrite parle de «marque de fabrique». Les Vaudois, dit-elle, soutiennent cette manière de gouverner.