Ecologie
Georges POP | Le second tour de l’élection au Conseil d’Etat vaudois qui se dispute ce dimanche est pour le moins singulier dans la mesure où il confronte notamment deux candidates se réclamant de l’écologie; l’une, sortante, sous les couleurs du progressisme, l’autre, concurrente de la dernière heure, sous celles du libéralisme. Une bonne opportunité de rappeler que le mot écologie – désormais si présent – a été emprunté… à l’allemand Ökologie forgé de toutes pièces en 1866 par le zoologiste et philosophe allemand Ernst Hae-ckel. Ce disciple éclairé de Charles Darwin a soudé les deux mots grecs οἶκος, (oîkos – la maison) et λoγία (logía – l’étude) pour définir une nouvelle science qui avait l’ambition d’explorer les relations entre le vivant et son environnement. On peut relever que la petite Suisse romande a joué un rôle non négligeable dans l’éclosion de l’écologie politique. Le tout premier parti écologiste régional est né à Neuchâtel en 1971: le Mouvement pour l’environnement (MPE), présidé par le dissident libéral Jacques Knoepfler, se dressait alors contre le tracé de l’autoroute sur les berges du lac. En 1972, il fit 17% aux élections communales et s’imposa comme une nouvelle force politique cantonale. En 1979, le Vaudois Daniel Brélaz fut élu au Conseil national, à Berne, sous la bannière du GPE, le Groupement vaudois pour l’environnement. Il devint ainsi le premier écologiste au monde à siéger dans un parlement national. Lors de sa fondation, le 13 janvier 1980, le parti écologiste allemand se donna le nom de Die Grünen (Les Verts). Dès lors, on prit l’habitude un peu partout de dire les Verts pour désigner les écologistes. En Allemagne, de nombreux militants environnementalistes étant issus des milieux pacifistes, leurs adversaires les qualifièrent longtemps par dérision de pastèques: verts dehors, mais rouges dedans… Et puisque il est aussi question ici du canton de Vaud, on rappellera que le vert de son drapeau évoque non pas les verts pâturages, les vignobles ou les forêts du pays mais la couleur adoptée par les premiers révolutionnaires français auxquels les patriotes vaudois se sont référés lorsqu’ils ont secoué le joug bernois. Liberté durement acquise! Alors aux urnes citoyens…