Dysfonctionnements
Le bonheur n’a pas d’histoire, dit-on, et c’est vrai. Lorsque les choses baignent dans l’huile personne n’en parle, c’est la normalité, le ronron d’une structure qui fonctionne et des gens qu’elle sert. Il y a pourtant des chercheurs qui s’y intéressent et qui tentent de comprendre le mécanisme complexe qui conduit à un résultat d’une si grande simplicité apparente. Des essais, des livres sont publiés qui restent dans l’oubli jusqu’au… clash !
C’est à ce moment précis que tout change. L’événement devient un incontournable, c’est le buzz, les médias s’en emparent et en font l’analyse à chaud… pendant des semaines. Et c’est là que le bas blesse, dans l’analyse à chaud. Une confusion entre analyse et réaction. Cette « analyse » émotionnelle permet de mobiliser et de faire vendre, pas de comprendre. Nous reconnaissons bien là la société mercantile qui est la nôtre depuis « toujours ». Alors que l’heure serait plutôt à la mise à distance et à la remise à plat du dysfonctionnement qui nous a menés jusque là, les commentaires et prises de position se font légion et noient toute la problématique dans un nuage… Mais où est donc passé l’homo sapiens, cet homme savant ? Ce roseau pensant qui mettait le temps et l’énergie nécessaires à trouver un outil adapté à son mode de vie. Est-ce bien le même qui, devant la complexité d’un moteur VW dont il ne parvient pas à améliorer l’efficience, réinvente le mercurochrome pour jambe de bois, qui plus est, sous une forme logicielle ? ou qui face à un phénomène migratoire complexe, réinvente les barrières et les ghettos ?… Les exemples sont multiples.
Le bonheur n’a pas d’histoire, la recherche d’une compréhension plus profonde non plus ; donner le temps au temps pour la résolution d’un problème ne semble plus être d’actualité. Le moulin va trop vite et le meunier dort, nous serons sans doute plus intelligents après, quoique…