Du mari patron et époux de Lucette
Roger Cachin | Tu me coûtes quelque argent ma chère Lucette, mais cela n’est rien, notre entreprise croule sous les recettes. Je vais devoir engager une secrétaire de direction afin que tu puisses te libérer de ta mission et t’occuper de la maison.
De Lucette à
son mari patron
Merci Daniel, en plus de la maison, je vais enfin pouvoir découvrir Madère, une île fabuleuse dont on me parle depuis longtemps. Je suis comblée !
Deux ans plus tard…
le patron à sa secrétaire devenue sa maîtresse
Bravo Marie, je te remercie, j’aurais dû t’écouter. J’ai brûlé la mèche par les deux bouts, l’une d’elles s’est éteinte ; tu le sais bien, nos placements n’ont pas favorisé notre rapprochement. Je ne peux te conserver que pour enfiler mes chaussettes ; le temps des galipettes est révolu, n’en parlons plus. Je me suis lassé comme le sont aujourd’hui mes souliers que tu renonces à lustrer, qui prennent l’eau de toutes parts avant de couler et bientôt sombrer. Je suis ruiné. Nous devons nous séparer… Chère Marie !
De l’épouse à
son mari déprimé
Pauvre Daniel, cette saleté de Marie me l’a annoncé : elle quitte l’entreprise, après t’avoir diversement ponctionné ; pour toi, c’est la faillite. Touché, coulé pour avoir trop couché. Moi, je ne suis pas particulièrement affectée ; avant de quitter le navire en perdition, j’avais pris mes précautions. Je vivrai dorénavant avec notre ami Hubert, tu vois ? Notre actionnaire qui avait retiré ses billes au bon moment, un charmant homme qui est devenu mon amant.
Nous vivrons dès demain dans sa propriété sur l’île de Madère. Si tu passes par là…
P.S.: Tu peux garder la maison. Je ne sais qu’en faire. N’oublie pas de donner à manger aux chats.