Décès d’Alfred Vogt
N. By | Alfred Vogt s’est éteint paisiblement chez lui le 17 septembre dernier, à l’âge de 83 ans. Il fut l’employé communal de Châtillens durant 30 ans, jusqu’en l999, année de son départ en retraite. Bûcheron de métier, il consacrait le 80% de son temps aux travaux forestiers de cette commune qui comptait encore de nombreuses exploitations agricoles et dont le développement urbanistique n’était qu’à ses débuts. Le soin qu’il consacrait aux divers travaux lui incombant tant en forêt que dans la commune, son dévouement et sa gentillesse furent appréciés par les habitants, et c’est dans une église de Châtillens comble que le pasteur Raymond a présidé le culte d’adieu vendredi 19 septembre.
Alfred a passé son enfance dans le ferme familiale des Vernes, située sur Châtillens. En 1962, avec son épouse Andrée, il achète pas bien loin une petite ferme, au chemin des Moulins, avec un hectare de terre, de quoi garder deux vaches pour le lait et le beurre dans les épinards, moyennant beaucoup de travail manuel partagé en famille. Passionné de forêt, il avait fait son apprentissage à une époque où cet espace était quasiment jardiné. Bûcheron au service de la commune, il abattait les plantes seul, puis en répartissait les composants avec l’aide d’un débardeur, préparant les traditionnelles mises communales de bois de feu de fin d’année. On ne laissait rien traîner par terre, les branches et déchets de coupe étaient brûlés, une occasion appréciée de venir en famille griller des saucisses dans la cendre encore brûlante pour fêter le travail accompli. Le terrain était prêt pour la nouvelle plantation à laquelle allait s’atteler Alfred, grâce à quoi il a laissé en héritage à la commune un domaine forestier superbe. La retraite venue, Alfred a continué d’aller dans les bois pour le plaisir, mais il a eu de la peine à comprendre la culture de la broussaille qui se pratique actuellement.
Avec l’âge, les promenades d’Alfred sont devenues plus courtes, mais les amis sont restés les bienvenus autour d’une table pour partager une bouteille et refaire le monde. Sa vue a baissé, problème de macula, il a fallu renoncer à la télé, aux journaux et aux jeux qu’il y trouvait. Sa santé a décliné;
il a pu rester à la maison grâce aux bons soins de son épouse et de sa fille ainsi qu’au soutien dévoué des voisins, prêts à prendre la relève en cas
de besoin, telle une grande famille. Lors de sa dernière nuit, il a accueilli la mort avec lucidité, sachant que même les arbres les plus majestueux ont une fin.
A Andrée, épouse d’Alfred, à leurs enfants et petits-enfants, ainsi qu’à toute la famille Vogt, nous faisons part de notre sincère sympathie.