Comptoir
Georges Pop | Si nous n’étions pas Romands mais Français, nous ne parlerions pas du Comptoir mais de la Foire de la Région Oron. Car il n’y a qu’en Suisse romande que le mot comptoir est synonyme de foire-exposition. Dans la langue française, il peut désigner le long meuble d’un café ou d’un bar sur la surface duquel les consommations sont servies et payées; un établissement de crédit ou encore une colonie commerciale (par exemple les anciens comptoirs grecs en Méditerranée à l’époque antique ou plus récemment les comptoirs français en Afrique occidentale ou anglais en Inde). Il n’y a pas si longtemps, un comptoir pouvait aussi désigner une grande table où les négociants étalaient leurs marchandises et faisaient justement leurs comptes. Le mot nous vient d’ailleurs directement du latin computus qui voulait tout simplement dire calcul. Il a aussi offert konto à l’allemand, conto à l’italien et cuento à l’espagnol. Dans la littérature, la plupart des citations avec le mot comptoir se réfèrent au zinc des bistrots. Le romancier français Honoré de Balzac a déclaré un jour: «le comptoir d’un café est le parlement du peuple». Plus récemment, son compatriote Jean-Jacques Péroni, humoriste et comédien de son état, a écrit: «je suis un homme d’intérieur, toujours au comptoir jamais en terrasse»; avant d’ajouter: «moi, j’arrête de boire dès que je ne sais plus lire l’étiquette».
Un conseil pertinent que certaines pèdzes qui s’attardent sur les comptoirs des débits de boisson de notre comptoir indigène seraient peut-être bien inspirés de suivre… à la lettre!