Comment se porte Lavaux sans Franz Weber…?
Antonio Costa | Cela fait maintenant six mois que les votations sur Lavaux ont eu lieu. Près de deux tiers des citoyens du canton de Vaud avaient choisi de suivre le contre-projet proposé par le Conseil d’Etat et le Grand Conseil à la place de l’initiative Sauvez Lavaux 3. Une initiative qui se disait soucieuse de la région de Lavaux et des dommages au paysage culturel qui auraient pu lui arriver si elle n’était pas mise sous sa cloche.
Suite aux votations, aucun projet de construction compromettant le site inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO n’est et ne sera à l’ordre du jour. En appliquant les lois de protection de Lavaux, entrées en vigueur en mai 1979 et en novembre 2005, les autorités régionales compétentes ont toujours su ce qui était le mieux pour Lavaux.
Mais prenons un peu de recul et imaginons ce qu’il se serait passé concrètement si Sauvez Lavaux 3 avait passé. Nous sommes à Cully, village vigneron qui fait partie avec Aran-sur-Villette, Grandvaux, Riex et Epesses des bourgs constituant la commune de Bourg-en-Lavaux et qui regroupe une population de 5199 habitants. Si Sauvez Lavaux 3 avait passé, les vignerons seraient en train d’envisager de creuser sous terre des dépôts et des salles d’accueil pour leurs clients. Des charges et un coût faramineux pour l’exploitant, qui se seraient répercutés sur le prix de vente de leurs produits tôt ou tard. Les projets de constructions de la commune qui sont d’utilité publique auraient été gelés. Parmi ces projets, nous retrouvons le plan de quartier de la gare, qui devrait combler le manque de logements, et celui de l’hôpital de Lavaux. L’agrandissement de l’hôpital, une révolution architecturale, permet de répondre aux besoins de la région et d’étoffer l’offre de services à la population. Son vaste cahier des charges, qui protège le site, comprend entre autres la création d’un EMS, d’appartements protégés, mais aussi une grande garderie. Ceci permettra de créer une centaine d’emplois à plein temps au sein de l’Hôpital et favorisera le développement économique et social dans la région. En gelant tout projet, y compris ceux d’utilité publique, pendant cinq ans, cette initiative aurait mis en péril l’économie de la région. Elle aura été définitivement l’initiative de trop.