Comment ose-t-on dénaturer le « Ranz des vaches ? »
Gérard Bourquenoud | Le quotidien fribourgeois a récemment informé ses lecteurs qu’un jeune directeur de chorales de la Glâne avait semble-t-il envisagé de moderniser et de convertir en jazz le célèbre «Ranz des vaches». Il y a lieu de préciser que la musique de ce chant a été composée par l’abbé Joseph Bovet, lors d’un séjour sur le site gruérien «Les Colombettes». L’œuvre de ce grand compositeur fribourgeois ne mérite donc pas d’être dénaturé par une telle initiative qui a d’ailleurs fait tourner le sang à des milliers de Fribourgeois et de Suisses sur internet. Une erreur monumentale à jeter et à oublier.
Ce chant devenu presque patriotique pour les Suisses exilés dans le monde et qui, à chaque Fête des Vignerons, fait vibrer le spectacle et même pleurer des spectateurs, n’a pas droit à un tel affront. Le «Ranz des vaches» doit rester pour l’éternité ce qu’il est et ne doit en aucun cas être métamorphosé comme cela a été envisagé par ce chef de chorales.
Pour avoir connu personnellement l’abbé Bovet quand j’étais adolescent – lequel m’a montré comment tenir un râteau pour amonceler le foin – je tiens à relever le profond respect que j’ai toujours eu pour cette personnalité qui s’est illustrée dans l’art du chant et de la musique. Je souhaite donc que les directeurs de chorales de Suisse romande continuent à respecter toutes les œuvres de ce grand compositeur qui a été chanté dans le monde entier et parfois même avec ferveur. Je m’en voudrais d’oublier l’Association des Fribourgeois du dehors qui porte admirablement son nom et qui, en plus, est la plus fidèle à maintenir vivant le souvenir du barde du canton de Fribourg.