Ce soir, le zoo à la télé
Jean-Pierre Lambelet | Ce jeudi 10 décembre à 20h15 la RTS dans «Temps présent» va présenter une émission dans les coulisses des zoos de Bâle et de Servion.
En parallèle, c’est aussi l’occasion de mieux connaître ce parc animalier implanté en bordure de forêt sur une surface de 55’000 m² avec 60 espèces d’animaux.
On y trouve entre autres le tigre de Sibérie, le lion, le puma, le loup arctique, l’ours brun, le bison d’Amérique du Nord, le cerf, l’antilope, le mouflon corse, le renne, l’alpaga, le lynx, les singes et, depuis 2010, la panthère des neiges.
Il faut remonter en 1974 pour trouver trois frères partageant une passion commune pour le monde animal avec l’envie de relancer un zoo qui avait connu la faillite à Servion.
C’est ainsi que Max Bulliard le maçon, Charles Bulliard l’horloger et Gilbert Bulliard le restaurateur ont uni leurs compétences et leurs moyens, sans compter leurs heures pendant environ trois ans pour pouvoir ouvrir le nouveau zoo de Servion.
Cela fait donc plus de 40 ans que les Bulliard s’investissent pour mettre à disposition des animaux de grands espaces se rapprochant le plus possible des conditions naturelles en appliquant la maxime «moins d’espèces pour plus d’espaces».
Si le but premier d’un parc animalier est de montrer au public et surtout au jeune public des animaux qu’il est difficile de rencontrer tous les jours dans la rue ou à la campagne, aujourd’hui le rôle des zoos s’étend également à la sauvegarde des espèces en voie de disparition telles que le tigre de Sibérie, la panthère des neiges et le lémurien de Madagascar qui se trouvent à Servion dans le cadre de plusieurs programmes de sauvegarde avec d’autres zoos en Europe. Et si l’on veut sauvegarder ces espèces, il faut concevoir un habitat qui tienne compte des conditions climatiques habituelles et bien sûr également d’une nourriture adaptée.
A titre d’exemple, chaque année il faut en moyenne:
30 tonnes de viande
30 tonnes de foin et de regain
25 à 30 tonnes de fruits et légumes
16 tonnes de graines et d’aliments
2,5 tonnes de poissons et plusieurs kilos d’insectes pour
nourrir ces messieurs dames…
et par jour sur le plan individuel:
13 kg de viande rouge pour un tigre;
15 g de fruits, insectes, pâtée, légumes et œuf pour un ouistiti pygmée;
20-25 kg de foin et 4 kg d’aliments concentrés et de légumes pour un bison;
5 kg de viande et 25 kg de fruits et légumes pour un ours; etc.
L’équipe des soigneurs, composée de six personnes et un apprenti, est passionnée par la faune sauvage et la nature en général. L’œil averti du personnel qui s’occupe des 200 animaux doit permettre de détecter rapidement s’il y a un petit souci de santé, de comportement, d’adaptation voire de cohabitation, et d’intervenir aussitôt pour les soins à donner; d’un changement de régime alimentaire et, si nécessaire, du réaménagement des espaces.Il est vrai que des humains n’aiment pas voir des animaux qui ont un territoire bien délimité entre des murs, des vitres ou des grillages. Alors qu’eux-mêmes…!
Que dire aussi de tous les chiens et les chats d’appartements qui n’ont pas demandé à être enfermés à longueur de journée avec une nourriture disons « commerciale ».
Un zoo se trouve à mi-chemin entre la vie d’un animal à l’état naturel avec son besoin de chaque jour de trouver sa nourriture au sol, dans les arbres, ou en tuant d’autres animaux ; son devoir de se battre pour rester en vie et conserver son territoire au fil des saisons, par tous les temps, et celui qui vit enfermé dans un bel appartement…
Et le zoo de Servion répond parfaitement à ce besoin de montrer des animaux d’une manière didactique avec, à chaque espèce présentée, une plaque explicative bien détaillée sur sa provenance, son habitat, etc.
Son implantation géographique sur les hauts de Lavaux avec un accès facile en voiture ou en transport public depuis Lausanne ou la gare de Palézieux, en fait un parc animalier très bien fréquenté et apprécié des familles car il y a également une aire aménagée avec des jeux pour les tout-petits.
Et pas un seul jour de fermeture!