Billag ?
Billag? C’est quand on l’a perdu qu’on se rend compte de ce que l’on avait…
Cette phrase pourrait faire référence à la perte d’un permis de conduire, à celle de son smartphone ou à la perte d’un être cher. Qu’importe, le sentiment est similaire.
Nous vivons dans une société civilisée où le fait d’avoir de l’eau lorsqu’on ouvre un robinet ou de la lumière par simple pression sur un interrupteur fait partie de la normalité, nous payons un abonnement pour cela. De même, il nous semble absolument normal que nos déchets soient évacués et que nos routes soient déneigées, nous payons des impôts pour cela. Nous avons aussi pris l’habitude d’être inondés d’informations, mais étrangement ce flux serait gratuit ?!…
Qu’un seul de ces derniers aspects viennent à manquer et c’est le drame, le scandale.
Dans la normalité où nous vivons au quotidien, nous avons tendance à oublier ce dont nous bénéficions : un tissu social acquis de haute lutte ; des routes, des ponts et des tunnels que nous franchissons sans même les remarquer ; une information internationale, nationale, régionale et même locale qui nous semble acquise pour l’éternité.
Mais le champ de bataille se précise, celui de l’information.
L’information est certes impalpable, omniprésente, intrusive et même agaçante parfois. Elle est tout cela, et nous permet d’avoir une opinion personnelle sur de multiples sujets et, au final, de faire jouer la démocratie par l’expression de notre propre opinion, notre vote. Mais pour nous forger notre propre opinion, encore faudrait-il pouvoir entendre celle des autres… Pour cela, les vecteurs d’informations doivent être multiples. Qu’ils soient privés ou publics, aucun n’est gratuit. Si d’aventure ils semblent l’être, c’est que vos informations et votre profil de lecteur circulent et se monnaient… « Si c’est gratuit, vous êtes le produit. »
La question de gratuité ne se pose évidemment pas dans la votation « No Billag ». La véritable volonté est celle de l’éradication du service public et, à terme, ce n’est ni plus ni moins que la mainmise d’un marché néo-libéral sur l’information, et nous connaissons tous la priorité d’un indice boursier : entre vie locale et rendement, son cœur, hélas, ne balance pas !
Le cœur de votre hebdomadaire, lui, est bien accroché, et vous remercie de votre fidélité !