Beat Christen conte pour les grands
Peggy Jault | Vendredi 11 novembre, on célèbre en Suisse la Nuit du Conte. Plusieurs lieux sont dévolus au récit oral. Qui dit conte ne dit pas forcément enfance. Certes, il y a des conteurs qui vous transportent en tapis volants dans des royaumes exotiques et d’autres qui vous font croire aux contes de fée.
Et il y a Beat Christen. Lui ne narre que la vérité. Il sait observer le quotidien et en saisir la moelle. Méticuleusement. Car Beat est curieux et facétieux. C’est un traqueur de singularités qu’il racole arpentant ville et campagne, filet à histoire en poche, et n’a qu’à se retourner pour retenir ce vivant fugace que nos yeux simples ne voient pas.
Dans ses récits, la méchanceté n’est pas catégorique et le gentil n’est pas beau. Ses personnages nous ressemblent, imparfaits, attachants, sincères. Et si Beat parle de Souris, elle est plus philosophe que nous. Quand ses histoires nous dérangent, nous touchent, nous inquiètent c’est qu’elles parlent de nous. De notre propre manière d’être au monde, d’être en relation, de se sentir vivant.
Le conteur est aussi poète et musicien. Comme lui, ses personnages sont polyglottes, et il n’est pas besoin de comprendre toutes les langues pour les entendre: le corps du personnage a aussi son vocabulaire. Entre ses histoires, le temps de sentir leur empreinte se déposer, Beat marque ses transitions en chansons.
Beat Christen sera vendredi 11 novembre au Caveau de la crêperie de Rue (FR), à 21h11.
Vous repartirez avec quelques morceaux entre les dents, à vous de les mâchonner, d’extraire encore leur suc quelque temps. Savoureuses ou questionnantes ses histoires ne se gobent pas toutes crues!