Aran/Villette: réforme et imprimerie
JPG | En 2017, les protestants fêtent les 500 ans de la Réforme. En affichant, le 31 octobre 1517, ses 95 thèses contre les indulgences sur la porte de l’église du château de Wittenberg (Saxe), Martin Luther jetait les bases d’une nouvelle religion chrétienne, le protestantisme. Le 26 avril dernier, sous l’égide du Cep d’Or, nom donné au groupement d’aînés de Grandvaux-Villette, le pasteur Christophe Rapin a présenté un exposé très fouillé de l’influence de l’imprimerie dès Gutenberg pour la Bible et les commentaires de celle-là diffusés par les Réformateurs qu’ont été Luther, Farel et Calvin.
A l’appui de cette rétrospective, il a présenté trois livres datant de 1556, 1592 et 1594, ce dernier rédigé par Jean Calvin. Dès l’invention de Johannes Gens-fleish né à Mayence en 1394, dit Gutenberg, c’est au fil du Rhin, que se propagea la Réforme, pour arriver en Suisse par Bâle et aboutir à Genève en 1478. Les thèses de Luther sont condamnées par la Sorbonne. L’évêque de Meaux crée une imprimerie qui publie les ouvrages de Lefèvre d’Etaples: commentaires des quatre évangiles en latin en 1522, l’Ancien Testament en français, Homélies, Epîtres, Evangiles, Actes des Apôtres (1523) et Psaumes (1524). L’interdiction de publier les traductions de Farel et consorts intervint peu après. Les Vaudois du Piémont obtiendront une édition en français en 1535. Les imprimeurs deviennent étroitement surveillés et c’est alors que s’établit l’Inquisition et que s’enflamment les bûchers. Genève devient terre de refuge pour les imprimeurs et capitale de la Réforme. Les ouvrages imprimés sont transportés en France par péniches puis distribués dans les maisons par les soupiraux, lesquels font office de boîtes aux lettres!
A l’issue de cet exposé, ce fut autour de Jean-Maurice Clerc, de Grandvaux, de parler de l’évolution de cette découverte de Gutenberg, en présentant une copie de presse de l’époque qu’il a réalisée personnellement, une casse et ses caractères et un frotton. Gutenberg fut l’inventeur du caractère mobile fondu, de la presse à imprimer et de l’encre à base d’huile de lin. Jusqu’à cette invention, l’impression se faisait à l’aide du procédé xylographique, chaque page étant gravée sur une planche de bois. L’impression se faisait en frottant la surface de la feuille de papier posée sur la gravure encrée mais préalablement légèrement graissée pour empêcher l’impression du verso au moyen du frotton (sorte de tampon recouvert de cuir). L’œuvre majeure de Gutenberg est la Bible à 42 lignes par page en deux volumes de 648 et 638 pages, tirée à 185 exemplaires, dont 35 sur vélin, ayant nécessité près de 6000 peaux de veaux.
Voilà un sujet qui sortait de l’ordinaire et qui a permis aux participants d’allier histoire de la spiritualité et de la technique. Si vous êtes intéressés par l’histoire de l’imprimerie de Gutenberg à nos jours, l’atelier-musée «Encre et Plomb» à Chavannes-près-Renens se fera un plaisir de vous accueillir. Son site: www.encreetplomb.ch.