Allo… Moscou! C’est l’heure de la révolution à la Revue de Thierrrens
Gil. Colliard | Poutine, Trump, Kim Jong-Un, la saga politique française, la transjurane, les radicaux vaudois revenus au Dézaley, le cimetière de l’UDC, l’école qui péclote et l’armée qui se décontracte, les trottoirs qui se rétrécissent pour les belles de nuit, le petit lapin de Playboy orphelin et Constantin qui en colle une, l’actualité de ces derniers mois a été particulièrement généreuse avec les concepteurs de la Revue de Thierrens qui ont peaufiné un spectacle faisant la part belle au rire et à la bonne humeur. Mais qu’est-ce au juste, La Revue?
Définition de La Revue par Denis Meylan, alias Bouillon, poète truculent
«La Revue, c’est un peu le prolétariat du spectacle, laissant les intellos névrosés sur leur faim, les coincés du message existentiel devant leur eau plate tiède. Et pourtant, La Revue, c’est le rire, la musique, la légèreté, la chanson, le gros sel et la mélancolie, les jambes talonnées, la satire, la dérision, la fête, le vin, la communion, le contact, le plaisir, en un mot un repas de vie, où tout s’oublie quand le rideau rouge laisse la place aux paillettes et au miroir de notre propre personne, de nos excès, nos habitudes, nos vices, nos défauts, nos aberrations et nos people, drôles, gonflés ou « bébêtes ». Dans «La Revue», le public devient acteur et les petites mains anonymes boivent le même whisky que celles qui sont en pleine lumière! A Thierrens, c’est la grande famille du foot qui concocte bar, choucroute, papet, raclette, fondue dans tous les recoins de la grande salle. Chacun retrouve ses manies, ses soucis, ses habitudes, son image, tournés en dérision. Mais pendant quatorze soirs, on retrouve les amis, les vieux copains, les sourires, les inconnus de Romandie, coincés mais détendus et heureux dans la boîte de conserve de la grande salle de Thierrens.»
Succès en flèche dès la formule cabaret et repas
Initiée en 1974, sous forme de spectacle de fin d’année du club de foot de Thierrens, au cours duquel Bouillon interprétait quelques sketches avec des joueurs, accompagnés par l’orchestre «Les Cageots», La Revue, faute de spectateurs, peinait à remplir sa caisse pour payer l’artiste invité à assumer la seconde partie. Mais dès 1978, la nouvelle formule soirée spectacle-raclette donna le coup d’envoi au succès, passant de 2 à maintenant 14 représentations. Les menus se sont diversifiés avec la choucroute, le papet vaudois et la fondue qui sont entrés dans le programme. «Nous maintenons la raclette, pour introduire nos juniors dans le bain du bénévolat. Derrière les décors, ce sont nos anciens porteurs de raclettes qui s’activent» relate Denis Meylan qui se souvient que dans les débuts, l’attente étant plus longue, les petits futés avaient instauré une «mafia de la raclette», apportant en priorité l’assiette à celui qui leur filait une bonne main. La tombola du poulailler, vu la difficulté à réveiller les poulettes en pleine phase nocturne fut remplacée par le tiercé exécuté par les actrices, avançant au lancé du dé. Mais la recette du succès tient surtout à une équipe devenue une famille, emmenée aujourd’hui par Christian Crisinel, la participation de Bouillon, tout une bande de bénévoles, la grande débrouillardise et un goût prononcé pour s’amuser. Cerise sur le gâteau, Pierre Miserez, l’artiste aux multiples talents revient cette année, après une absence de plus de 15 ans, en guest star, dans le programme.
Alors allô, quoi, fais ta révolution d’un soir, lâche TV, ordi, tablette, portable, facebook, whatsapp et autres connexions et viens savourer un vrai moment de partage. La Revue de Thierrens t’offre un verre de rires, une rincée de bonne humeur, une pincée de légèreté et une bonne rasade d’excès.
Réservation depuis le mardi 19 septembre
larevuedethierrens.ch ou 021 905 40 18 du mardi au vendredi 11h30 à 13h30 et 18h à 20h
Réservation obligatoire · Places réservées et numérotées
SPECTACLE UNIQUEMENT
Dès 20h45 en soirée et 13h30 le dimanche
Sur galerie Fr. 35.– Enfants jusqu’à 13 ans Fr. 15.–
SPECTACLE & REPAS
Ouverture des portes à 19h et 11h30 le dimanche
Sous-galerie & buvette Fr. 57.– (repas) Salle Fr. 68.– (repas)
VIP Fr. 115.– (repas et boissons)
Dès minuit, bal avec Frédéric Marcuard
Le 23 octobre dernier, la grande famille de La Revue de Thierrens a eu le profond chagrin de perdre subitement Blaise Forestier, dit Mickey, l’un des siens depuis les débuts. Entré au club de foot, dès sa création, il a été de toutes les aventures. Cette Revue aurait été la quarantième à laquelle il participait en tant qu’acteur. En complet cravate et de nature discrète, mais sachant intervenir à juste titre, il avait trouvé dans ces spectacles un exutoire à ses fonctions importantes au sein d’un grand établissement fiduciaire. Sportif, il a joué au football jusqu’à 50 ans. Il était aussi attentif à sa santé. Mais sans crier gare, son cœur s’est arrêté. Le rideau est tombé alors qu’il avait atteint sa 59e année. Au soir de la perte de cet ami, toute l’équipe s’est réunie pour se serrer les coudes. Après ce grand coup, un jeune du club s’est mobilisé pour compléter l’équipe et remplir un peu du vide laissé par celui qui fut un pilier important. A sa famille et à ses amis nous adressons nos sincères condoléances.